Jusqu’au 18 septembre, le centre de tourisme accueille une expo superbe et accessible autour des fouilles menées à la cathédrale.
"La restauration d’une cathédrale, c’est très rare, et ça s’apparente aux douze travaux d’Hercule. La campagne archéologique que nous avons menée, c’est le premier de ces travaux…" Ainsi parle le professeur Raymond Brulet. Un premier travail pour lequel les contributions scientifiques ont été aujourd’hui éditées. Le temps est venu, selon le mot du ministre Maxime Prévot de «l’appropriation citoyenne», précisément à travers cette expo grand public intitulée «la cathédrale de Tournai à chœur ouvert».
Faire parler les entrailles
Raymond Brulet et ses équipes y ont sélectionné des pièces usuelles ou cultuelles, dont certaines extraites de sépultures d’évêques du XIe (crosses, gants, anneaux, etc.). Les archéologues ont fait parler les entrailles de la cathédrale ou plutôt des cathédrales: l’édifice que nous connaissons n’est pas le premier érigé à cet endroit.
Entre les vitrines et les grands tableaux explicatifs, des espaces vidéos ont été aménagés dans les caves voûtées du centre de tourisme. Trois petits films sont consacrés 1) aux églises et basiliques antérieures à la cathédrale actuelle (Asymetrie/Ideta), 2) à l’histoire des fouilles proprement dites depuis 1996 (Notélé), et 3) à l’histoire de Tournai des origines gauloises au XIIe siècle (Cultura Europe). Chacun de ces films servira aussi de support à des soirées thématiques (26 avril, 10 mai, 14 juin, toujours à 19 h).
Et la suite des travaux?
L’expo, c’est une chose, mais que va devenir le chantier de fouilles à l’intérieur de la cathédrale? Celui de la nef centrale a été refermé, celui du bas-côté nord pourrait être rendu accessible depuis l’extérieur dans le cadre de la restauration du Quadrilatère. «La volonté y est», assure le ministre Prévot qui ne cache pas que cela s’inscrira sur fond de difficultés budgétaires en Wallonie. Il se veut toutefois rassurant: il ne serait pas concevable que le contrat-programme de restauration ne soit pas renouvelé d’une manière ou d’une autre. L’actuel, dont la paternité revient incontestablement à Rudy Demotte alors ministre président de la Région wallonne, s’achève en 2017 (7 x 3 mios puis 3 x 2 mios).
Serge Hustache, président du collège provincial (la Province est le propriétaire du bâtiment), a aussi souligné le rôle moteur de cette restauration de la cathédrale pour une série d’activités culturelles, dont le festival musico-philosophique les Inattendues. Au passage, il rappelle que le chapitre cathédral, créé sous Louis le Pieux, fils de Charlemagne, aura 1200 ans en 2017.
Votre nom dans la Lanterne!
Avant de visiter l’expo au sous-sol, puis d’aller faire un tour du chantier aérien au sommet de la cathédrale, les personnalités présentes ont été invitées à signer un «papier anglais» qui sert à isoler le plomb de la maçonnerie et éviter la corrosion. Les Tournaisiens peuvent aussi y apposer leurs noms dès le 23 avril de 10 à 17h, à la place Janson (ensuite 14/5, 16/7, 13/8 puis 10 et 11/09).
La surprise sera pour nos lointains descendants quand dans 300 ans (au moins), il faudra à nouveau refaire la toiture de la tour Lanterne…