L’organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International a publié son rapport 2015 sur la peine de mort dans le monde. Elle observe deux évolutions contradictoires: d'une part, le nombre d'exécutions a augmenté de manière considérable. D'autre part, et pour la première fois, la majorité des pays du monde sont abolitionnistes pour tous les crimes.
En 2015, au moins 1.634 personnes ont été exécutées dans le monde. Ce qui représente une augmentation de plus de 50% par rapport à 2014. C'est le chiffre le plus élevé jamais recensé par l'organisation depuis 1989.
Près de 90% des exécutions ont été effectuées en Iran (977), en Arabie Saoudite (320) et au Pakistan (158).
Selon les sources de l’organisation, des milliers de personnes sont condamnées et exécutées chaque année en Chine, ce qui en fait le pays qui utilise le plus la peine capitale. Cependant, l’ONG ne publie plus de chiffres sur ce pays depuis 2009, pour protester contre la restriction des informations du gouvernement chinois.
En 2015, ce sont 25 pays qui ont procédé à des exécutions contre 22 en 2014. Amnesty International explique l'augmentation du recours à la peine capitale dans ces pays par le fait qu'ils sont "de plus en plus minoritaires et isolés". Car pour la première fois, la majorité des pays du monde (102) a pleinement aboli la peine de mort. On note encore que 140 pays sont abolitionnistes en droit ou dans la pratique.
Moins de condamnations
Par contre, le nombre de condamnations à mort a diminué en 2015. Mais cela peut s'expliquer par le fait qu'Amnesty International n'a pu corroborer les statistiques de plusieurs pays, dont l'Arabie saoudite et l'Iran. En 2015, au moins 1.998 personnes ont été condamnées à mort dans 61 pays. En 2014, il y en avait 2.466.
Pour établir son rapport, Amnesty International s'est basée sur la période de janvier à décembre 2015 et s'est appuyée sur différentes sources telles que les chiffres officiels, les renseignements des condamnés à mort et de leur entourage, les rapports des autres organisations ou encore sur les informations parues dans les médias.
Enfin, l’organisation souligne que ces chiffres ne sont que des estimations «a minima», pour elle, les chiffres réels seraient bien plus élevés.
