Nous aspirons tous à vivre dans un monde serein, sans peurs ni remous! La réalité ambiante est loin d’être paisible, il suffit d’allumer la radio ou un poste de télévision pour le constater. Céder aux sirènes du protectionnisme national et se calfeutrer dans ses frontières est illusoire, à l’heure de la mondialisation. Dans l’histoire humaine, l’information n’a jamais été relayée avec tant de rapidité. Partout, les nouvelles fusent d’un coin du globe à l’autre. Bonne ou mauvaise chose, peu importe, les faits sont là et circulent, tous réseaux confondus.
Ainsi, la liberté de presse et de parole nous semblent-elles évidentes et éternelles. Dès lors, à quoi bon s’en soucier? Maintenant, assurément. Car les ferments d’un glissement vers un régime totalitaire s’immiscent peu à peu dans l’espace public. Sous prétexte de protection absolue – un leurre, à l’évidence –, certains politiciens rêvent à présent de surprotéger l’ensemble de la population. Il n’y a aucune inquiétude pour les citoyens sans reproche, nous serine-t-on. Certes… mais les régimes policiers ont pour habitude de s’installer dans les climats tendus, lorsque la suspicion conduit à craindre les agissements de son voisin, trop ceci ou pas assez cela.
Un choix de société
Faut-il le rappeler? La sécurité absolue n’existe pas, et heureusement. Oui, réjouissons-nous de circuler quand et comme bon nous semble, loin des diktats ou de décisions administratives arbitraires. La liberté, notre liberté, mérite toute notre attention, faute de quoi la censure et la répression gagneront du terrain. Entre tolérer tous les comportements, qu’ils soient violents ou amoraux, et sombrer dans un contrôle policier intempestif, il y a de la marge! L’excès de surveillance mènerait à un désastre liberticide. A nous d’être vigilants. La défense de nos idéaux et de nos valeurs nous appartient; ils deviendront ce que nous en ferons.
Angélique TASIAUX
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Edito paru dans le journal Dimanche n°10 du 13 mars. Abonnement ici.