Alors que les pourparlers à Genève ont été reportés au 25 février, les Etats-Unis et la Russie sont tombés d'accord pour une "cessation des hostilités" en Syrie dans un délai d'une semaine. Ils souhaitent relancer le processus de paix, stopper l'exode de civils et laisser place à l'aide humanitaire.
A l'issue de cinq heures d'intenses négociations à Munich (Allemagne) lors de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG), Etats-Unis et Russie laissent entrevoir l'espoir d'un cessez-le-feu durable en Syrie. "Nous avons convenu d'une cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d'une semaine", a déclaré le chef de la diplomatie américaine John Kerry. Son homologue russe Sergueï Lavrov a précisé ensuite que c'était maintenant au gouvernement et à l'opposition syrienne "de prendre les mesures nécessaires" pour que l'arrêt des hostilités soit effectif. Les Etats-Unis et la Russie vont piloter les "modalités" de mise en oeuvre de cette cessation des hostilités.
Les deux "super-puissances" et leurs principaux alliés ont aussi décidé un accès accru et "immédiat" de l'aide humanitaire aux civils en détresse. Les 17 pays membres de l'ISSG se réunissent d'ailleurs ce vendredi à Genève pour mettre en oeuvre ce volet humanitaire, en particulier dans une série de villes assiégées, comme Deir Ezzor où les forces loyalistes sont assiégées par le groupe Etat islamique.
Arrêt des hostilités, sauf par l'Etat islamique et Al-Nosra
L'arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit à l'exception des "groupes terroristes Daech (Etat islamique) et Al-Nosra (Al-Qaïda)". Les Occidentaux, qui soutiennent l'opposition dite modérée (notamment l'Armée syrienne libre), ont demandé aux Russes l'arrêt de leurs raids aériens qui accompagnent depuis dix jours une vaste offensive du régime syrien contre les rebelles à Alep, deuxième ville du pays (nord), provoquant le déplacement de quelque 60.000 personnes, pour beaucoup vers la frontière turque, tandis que 350.000 civils restent coincés au côté des rebelles.
Reprise des négociations
Les négociations intersyriennes, suspendues début février, et reportées pour le moment au 25 février, doivent "reprendre dès que possible", a demandé M. Kerry. "Sans ultimatums et préconditions", a précisé pour sa part Sergueï Lavrov. Moscou refuse notamment de faire du départ de Bachar al-Assad un préalable alors que les Occidentaux continuent d'affirmer qu'avec lui une solution durable en Syrie est impossible.
L'accord de Munich est intervenu non sans mal sur fond de défiance mutuelle et de mise en garde contre une guerre mondiale.
P.G.