La cour d'appel de Gand a confirmé hier la décision rendue en première instance quant à l'irrecevabilité de l'action collective par des victimes d'abus sexuels au sein de l'Eglise contre le Saint-Siège et les évêques belges.
En 2012, 36 victimes avaient intenté une action judiciaire contre le Saint-Siège et l'ensemble des évêques belges. L'objectif de cette plainte collective était de faire constater leur responsabilité dans les affaires d'abus sexuels au sein de l'Eglise. Les plaignants soulignaient qu'ils avaient souffert de la négligence des autorités religieuses.
En 2013, le tribunal de première instance de Gand avait écarté leur requête, justifiant qu'une victime ne pouvait déposer une citation au nom d'un groupe et que le Saint-Siège bénéficiait de l'immunité diplomatique. Jeudi 25 février, la cour d'appel a confirmé ce jugement, se déclarant à son tour incompétente pour juger le Saint-Siège, reconnu par la Belgique comme un Etat. En revanche, la cour d'appel a seulement suspendu le traitement des plaintes contre les évêques belges, demandant que les victimes déposent leur requête individuellement. Pour cela, les victimes espèrent avoir accès aux données de l'opération "Calice", a précis leur avocate, Me Christine Mussche qui a aussi indiqué que les victimes étaient prêtes à épuiser toutes les procédures judiciaires en Belgique avant de se tourner vers la cour européenne de justice.
Mgr Léonard a rencontré Joël Devillet
Par ailleurs, le journal la Libre Belgique apprenait ce même jeudi que Joël Devillet, l'enfant de chœur d’Aubange abusé par un prêtre entre 1987 et 1991, avait reçu chez lui Mgr Léonard. La scène s'est passée le 14 février dernier, rapporte le quotidien francophone. Elle a été initiée par Mgr Léonard qui, selon la victime, souhaitait "soulager sa conscience avant son départ en France".
Lors de cette conversation de plus d’une heure et demie, à "cœur ouvert", "Monseigneur Léonard s’est expliqué sur tous les points que je soulevais, explique Joël Devillet. Toutes ses réponses ne m’ont pas convaincu mais je peux dire qu’il m’a écouté. Et surtout, il s’est excusé, à deux reprises, pour les souffrances que j’avais endurées".
L'an passé, Joël Devillet avait obtenu de la justice que Mgr Léonard l'indemnise à hauteur de 10.000 euros pour l'avoir maintenu "dans un sentiment d’injustice et d’abandon, entre 1996 et 2001, et participé à l’effondrement de sa structure psychique, à sa dévalorisation et aux troubles psychologiques ayant donné lieu à une incapacité de travail de 50%". La victime, âgé aujourd'hui de 43 ans, affirme que cette rencontre avec Mgr Léonard l'a "grandement apaisé".
P.G.