Les vœux de l’Eglise de Liège


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Les vœux de l’Eglise de Liège
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Alphonse B2Comme chaque année, à pareille époque, les collaborateurs de l'Eglise du diocèse de Liège se sont retrouvés ce jeudi après-midi, autour de leur évêque, Mgr Jean-Pierre Delville. Dans la présentation des vœux de Noël, l'abbé Alphonse Borras, Vicaire général (photo), est revenu sur les grands thèmes de l'année 2015, mais il a surtout insisté sur l'espérance à avoir pour 2016.

Du point de vue épiscopal, c’est-à-dire à proprement parler à partir du ministère épiscopal de l' évêque, l'abbé Borras a estimé que, de toute évidence, la visite du diocèse, doyenné par doyenné a été un des grands faits marquants de l’année écoulée sur le plan diocésain. Il a aussi rappelé qu'en janvier dernier, un événement a marqué la province, à savoir la neutralisation à Verviers de terroristes dont les services de sécurité avaient toutes les raisons de croire qu’ils allaient commettre un attentat. "Les attentats de Paris en janvier et récemment en novembre ont eu une incidence dans notre pays. Pour beaucoup de nos concitoyens et plus largement dans nos sociétés occidentales, un étrange sentiment d’insécurité s’est installé avec la peur qu’il exprime et à la fois suscite, déterminant chez certains une psychose", a-t-il dit, poursuivant:"Beaucoup de nos contemporains – et peut-être nous-mêmes – ont peur. Et sans doute que les paroles de l’Evangile du premier dimanche de l’Avent ont eu un écho particulier cette année : « les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde" (cf. Lc 21,26).

Des problèmes de société préoccupants, voire angoissants

"A y regarder de plus près, beaucoup de questions ou de problèmes, dans la société – et même dans l’Eglise – semblent préoccupants, inquiétants, angoissants. Pour ne citer que ce qui vient de se clôturer avec la COP21, c’est l’utilisation des énergies, le respect de l’environnement, la préservation de notre planète qui inquiètent. Et ces peurs tournent autour de l’avenir de l’être humain et de notre culture", a souligné le Vicaire général, tout en précisant que nous vivons dans un monde avec énormément d’incertitude.

Pour l'abbé Borras, la question n’est pas "faut-il avoir peur ?", mais "pourquoi avons-nous peur ?". "Il importe d’y réfléchir d’autant qu’il y a comme une ritournelle tout au long de l’histoire sainte qui, dans des circonstances certes différentes, ne cesse de dire aux croyants que nous sommes : "n’ayez pas peur !". Il a rappelé que ces paroles sont celles du Christ, reprises aussi par saint Jean-Paul II lors de l’homélie de sa première messe comme souverain pontife, le 28 octobre 1978. "Ces paroles avaient une résonnance particulière car elles évoquaient l’impératif devoir de résistance face au régime communiste. Il parlait en témoin, mais aussi en pasteur. Pour Jean-Paul II, il ne s’agissait pas d’ignorer la peur, mais de la surmonter. Nous catholiques, nous avons autant de peurs que les autres – la consolation de l’au-delà est plus que jamais une fanfaronnade ridicule – mais il nous faut les assumer et les surmonter".

Surmonter la peur, c’est d’abord échapper au catastrophisme, a estimé le Vicaire général de Liège. "C’est en tout cas se protéger de la défiance en soi, et en définitive de la méfiance".

L'abbé Borras a conclu ses vœux en ces termes: "Peut-être nous faut-il redevenir des aventuriers de l’existence… comme Marie, comme Joseph, comme Jésus. Ne serait-ce pas là l’espérance de Noël ? Elle nous provoque au courage d’être. Elle ne supprime pas le tragique de l’existence. Elle ne nous dispense pas d’assumer notre humanité. L’enfant de la crèche sera le crucifié du Golgotha". Et citant saint Léon, il a ajouté: "Voilà en quoi consiste la force des grands esprits, telle est la lumière des âmes pleines de foi : fixer son désir là où le regard ne parvient pas".

Lire le texte complet des voeux de l'Abbé Borras

Catégorie : Belgique

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