Si ce jour du 18 décembre est celui des migrants, on pourrait sans doute en dire autant de l’année 2015. La Belgique n’avait jamais accueilli autant de demandeurs d’asile depuis 15 ans.
Instaurée par les Nations Unies en 2000, la journée internationale des Migrants a lieu tous les 18 décembre. Mais cette année, cette journée prend une signification toute particulière. En raison des drames en mer Méditerranée, de l’exode des Syriens et Irakiens qui fuient Daech et la guerre, et de l’afflux de ces réfugiés dans notre pays. Depuis le début de l’année, près de 33.000 personnes ont en effet demandé l’asile en Belgique. C’est presque deux fois plus qu’en 2014. Du jamais vu depuis 15 ans.
Mais face à cette « vague » migratoire, c’est le repli sur soi qui préside quand il ne s’agit pas de haine à l’endroit des migrants. Un récent sondage indiquait que 53% des Belges avaient un sentiment assez négatif voire très négatif par rapport à l’accueil de réfugiés sur le sol belge. Contre seulement 14% qui ont un sentiment assez positif voire très positif. Et pour 72% de ces mêmes Belges sondés, il faut réduire voire stopper totalement l’accueil de réfugiés. Seuls 4% pensent au contraire qu’il faudrait en accueillir encore davantage.
Ce sont pourtant ces mêmes gens qui ont été émus par le corps d’un garçonnet de 4 ans échoué sur une plage turque ou par les naufrages en Méditerranée. En 2015, au moins 3500 réfugiés ont ainsi perdu la vie en essayant de rejoindre l’Europe.
Si l’Europe, essentiellement l’Allemagne, a accueilli cette année plus de 900.000 réfugiés, leur migration au plan mondial concerne près de 20 millions de personnes. Et un petit pays comme le Liban (4 millions d’habitants), accueille à lui seul plus d’un million de réfugiés…
A la mémoire des migrants disparus
Pour marquer la Journée internationale des migrants 2015, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), appelle la communauté internationale à se réunir et à se souvenir des réfugiés et des migrants qui ont disparu en tentant d’arriver à bon port après de pénibles voyages à travers les mers et les déserts. Chacun d’eux a un nom, une histoire. En outre, les migrants qui quittent leurs pays d’origine en quête de meilleures opportunités et de sécurité pour leurs familles – aspirations que chacun de nous s’efforce d’atteindre – ont aussi des droits fondamentaux.
A Bruxelles, un rassemblement solidaire sera organisé à partir de 18h, à l’église du Béguinage, lieu bruxellois symbolique de la lutte pour les droits et la dignité des migrants.
La Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié de l’Eglise Catholique sera quant à elle célébrée le dimanche 17 janvier 2016. Le thème pour cette journée: « Migrants et réfugiés nous interpellent. La réponse de l’Evangile de la miséricorde ».
P.G.
(photo: Caritas-International)
