A la suite des attentats de Paris, un prêtre de l’archidiocèse de Lyon avait publié une violente diatribe dans laquelle il comparait les victimes à leurs agresseurs. Il vient d’être relevé de ses fonctions.
Dans une tribune publiée ce vendredi (jour d’hommage aux victimes des attentats de Paris), et sept jours après la parution des propos scandaleux sur le site traditionaliste Riposte catholique, le cardinal Barbarin a annoncé qu’il avait « décidé de relever le père Hervé Benoît […] de ses différentes charges pastorales dans le diocèse de Lyon« . Il lui a aussi demandé « de se retirer immédiatement dans une abbaye pour prendre un temps de prière et de réflexion« .
Lors de l’enterrement à Lyon d’une victime de ces attentats, l’archevêque avait déjà fait part de sa consternation sur les propos tenus par ce prêtre. Ce dernier, chapelain à la Basilique de Fourvière, avait en effet comparé le public du Bataclan à ses assassins: « Ces pauvres enfants de la génération bobo, en transe extatique, jeunes, festifs, ouverts, cosmopolitains (…) ce sont des morts-vivants. Leurs assassins, ces zombies hashishins, sont leurs frères siamois. Même déracinement, même amnésie, même infantilisme, même inculture. » Il avait par la suite ajouté: « 130 morts, c’est affreux! Et 600 morts, c’est quoi? C’est le chiffre des avortements en France le même jour. Où est l’horreur, la vraie? »
Pétition transmise au pape
Pour le cardinal Barbarin, « dans le contexte qui est le nôtre, il n’est pas acceptable que des chrétiens, à plus forte raison des prêtres, ne s’appliquent pas toujours et le plus possible à maintenir entre les hommes la paix et la concorde fondée sur la justice. »
Après la sanction du cardinal lyonnais, il appartiendra au diocèse de Bourges, dont le prêtre est originaire, de décider des suites éventuelles à donner. Son évêque, Mgr Maillard, avait également fait part de sa réprobation et déclaré que «le ton de cette tribune ne traduit pas l’attitude d’un pasteur qui rencontre, écoute, accompagne les personnes dans la souffrance, dans une attitude de miséricorde.»
Les divagations du chapelain ont également enflammé les réseaux sociaux et une pétition par Internet exigeant des sanctions et transmise au pape François, avait récolté 38.000 signataires en seulement quelques heures.
P.G.