Très peu de parents d’élèves ont fait le choix de l’encadrement pédagogique alternatif (EPA) pour leurs enfants à la place du cours de religion ou de morale.
Selon un inventaire réalisé au 1er octobre, seulement 2,56% des élèves de l’enseignement officiel ont demandé à être dispensés du cours de morale ou religion (2,2% dans le primaire, et 3% dans l’enseignement secondaire). Autant dire que l’encadrement pédagogique alternatif (EPA), mis en place dans l’urgence par la ministre de l’Enseignement Joëlle Milquet après l’arrêt de la Cour constitutionnelle, n’est pas la réponse que certains parents attendaient… Même si l’EPA a rencontré plus de succès en Région bruxelloise où le nombre de demandes de dispense atteint près de 6,1% des élèves inscrits.
Claude Gillard, président de l’instance pour le cours de religion catholique, n’est pas étonné par ce peu d’engouement. « Personne n’avait pris la peine d’écouter les parents et ceux-ci ont maintenu leur choix pour des cours de religion et de morale malgré des pressions et une campagne en faveur de l’EPA« , explique-t-il dans la Libre Belgique.
C’est surtout au niveau du secondaire que le résultat contraste avec le sondage réalisé au printemps dernier. A ce moment là, 18% des parents se disaient tentés par la dispense. On parlait alors de « cours de rien »… En commission parlementaire, Joëlle Milquet a expliqué que ces faibles résultats étaient peut-être dus aux problèmes pratiques rencontrés par certaines directions pour organiser cet EPA. Cela pourrait avoir découragé les parents à solliciter la dispense. « L’inconnu a sans doute aussi fait un peu peur à certains parents », a aussi avancé la ministre de l’Enseignement.
Difficile donc, sur base des résultats communiqués mardi, de tirer véritablement des conclusions quant à l’intérêt des élèves pour le futur cours de philosophie et citoyenneté.
Confirmation de la réforme du décret Enseignement
Par ailleurs, la ministre a confirmé sa volonté de revoir le controversé décret régissant les inscriptions dans l’enseignement secondaire. Le projet sera déposé prochainement et veut donner plus de poids aux critères pédagogiques et au libre-choix des parents. Mais ce sera pour la rentrée scolaire de septembre 2017. Cependant, il serait déjà question de modifier le calendrier actuel d’introduction des demandes d’inscriptions afin « d’avancer les délais ».
P.G.