Centres d’accueil pour demandeurs d’asile : vers un “protocole sur la sécurité” ?


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Centres d’accueil pour demandeurs d’asile : vers un “protocole sur la sécurité” ?
Par Christophe Herinckx
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Demandeurs d'asileLe ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Jan Jambon (N-VA) a proposé ce mardi 27 octobre, lors d'une journée d'étude de l'Office des étrangers, un accord-cadre et un protocole sur la sécurité dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile.

L'objectif serait de réaliser une analyse des risques et de parfaire l'échange d'informations, a expliqué mardi le ministre sur Matin Première (RTBF). "La police locale doit faire l'analyse des risques et au niveau fédéral, on leur fournit les données sur base des screenings de chaque réfugié à la source", a-t-il précisé.

Chaque demandeur d'asile inscrit dans un centre devrait par ailleurs se voir remettre un "badge d'identification", avec photo, nom et adresse du centre d'asile. Les résidents ne peuvent être contraints de porter leur badge mais ils seront "exhortés" à le faire, a précisé M. Jambon, également interrogé sur la VRT. Il y va de leur intérêt, a-t-il commenté.

Les autorités entendent régler l'accès aux centres d'accueil, pour les résidents, qui devront porter leur badge pour y accéder, mais également pour les visiteurs. Ceux-ci devront également s'enregistrer, sans toutefois préciser à qui ils rendent visite, ce qui serait contraire à la loi sur la protection de la vie privée.

Enfin, la police aurait les mêmes droits et restrictions que lors d'une infiltration d'une maison privée, a précisé le ministre de l'Intérieur. Il ne pourra donc pas y avoir de perquisition sans motif valable. Ce point, mais également l'ensemble de ce projet de protocole, semble répondre, du moins en partie, au bourgmestre de Coxyde, qui avait déclaré vouloir mettre en place un régime coercitif dans le centre d'accueil présent dans sa commune, avec des descentes de police à la clé...

Le projet limite le recours à la police fédérale aux opérations de lutte contre le trafic d'êtres humains, et à la protection des centres d'asile.

Des associations de défense des droits de l'homme s'inquiètent cependant de voir un véritable "régime pénitentiaire" s'imposer aux demandeurs d'asile. "Protéger les demandeurs d'asile ou les désigner à la vindicte populaire? l'analyse des risques de Jambon dérape", a notamment estimé, sur Twitter, le directeur d'Amnesty International en Belgique, Philippe Hensmans.

"Une politique de sécurité, c'est toujours la balance entre le respect de la vie privée et la garantie de la sécurité" a, pour sa part, indiqué Jan Jambon. En ce sens, il n'y aurait pas de statut particulier pour les centres d'accueil pour demandeurs d'asile.

(Avec Belga)

 

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