"Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas!"
En ce temps-là, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient: "Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme?" Jésus leur répondit: "Que vous a prescrit Moïse?" Ils lui dirent: "Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation." Jésus répliqua: "C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas!" De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara: "Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère."
Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit: "Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis: celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas." Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Textes liturgiques © AELF, Paris.
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Le mariage ne devient-il pas un chef d’œuvre en péril ?
La souffrance chez les nombreux conjoints séparés, leurs enfants et les grands parents est aussi cruelle qu’un deuil. Pour toute sorte de raisons, dont les sociologues peuvent beaucoup mieux parler que moi, la fidélité nous est devenue en ce XXIe siècle beaucoup plus difficile. Le mariage ne devient-il pas un chef d’œuvre en péril ?
Une modeste façon d’apporter une pierre pour fortifier les familles ou pour les aider à se relever après une expérience douloureuse, c’est d’exprimer la Bonne Nouvelle sur le couple que nous donne la Bible.
Voyons plutôt la belle description que l’Ecriture nous donne de l’amour. Pour elle, l’amour est fait de deux choses : un enchantement suivi d’un attachement, un enchantement qui s’attache, un attachement qui s’est enchanté.
L’enchantement, c’est la découverte émerveillée de l’autre, le coup de foudre. C’est Adam qui s’écrie :"Cette fois-ci, voici l’os de mes os et la chair de ma chair". Il vient de donner un nom à tous les animaux et en aucun il ne s’est reconnu. Mais voilà qu’il se reconnaît en Eve, comme on se reconnaît dans le noir, comme on se reconnaît dans un lieu familier.
L’attachement, c’est : "A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un". Et Jésus ajoutera : "Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas".
Enchantement et attachement ensemble, pas l’un sans l’autre. Ni enchantement sans lendemain, mais enchantement qui s’attache. Ni attachement sans joie, mais attachement qu’un enchantement a conquis.
Et la Bonne Nouvelle pour nos amours humaines, c’est que ce qui se passe chez les hommes se passe d’abord en Dieu et en est une image. Notre amour est un reflet du sien : ce n’est pas lui qui est comme nous, c’est nous qui lui ressemblons. Ce ne sont pas les noces humaines qui peuvent nous faire comprendre ce qui se passe dans le cœur de Dieu. C’est ce qui se vit dans le mystère de Dieu qui jette une lumière sur les noces humaines.
La Bible ne définit pas Dieu comme l’Infini, le Transcendant, le Premier Moteur, l’Immuable..., mais comme Celui qui s’enchante et qui s’attache. En termes bibliques, élection et alliance. Dieu est un amoureux. Il a un coup de cœur pour l’homme, sa créature. Et même, s’il s’en mord les doigts, il tient bon. Il connaît lui aussi des désillusions et des détachements, mais il reste fidèle à l’alliance qu’il a conclue avec nous pour toujours.
Qui parle des amours humaines, voudrait ne parler que de fêtes, de parcours enchanteur, d’embarquement toujours renouvelé pour Cythère. Bien sûr, il n’en est pas ainsi ! Il y a dans l’amour, comme dans l’art, une part d’effort. Il y a un travail de l’amour comme il y a un travail de l’art. Rien de grand ne se fait sans peine et sans labeur. Mais que ce soit un labeur joyeux !
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