Près d’un demi-million de personnes ont signé une pétition intitulée «Filiale supplique à Sa Sainteté le pape François sur l'avenir de la famille». Ce texte demande au pape de réaffirmer de façon catégorique que «les catholiques divorcés et civilement remariés ne peuvent recevoir la sainte Communion et que les unions homosexuelles sont contraires à la loi divine et naturelle».
A quelques mois du synode sur la famille convoqué par le pape François, progressistes et conservateurs fourbissent leurs armes de communication. Ainsi, début août, la conférence épiscopale allemande mettait en ligne sur son site les réflexions d’un groupe d’évêques et théologiens d’Allemagne, de France et de Suisse qui s’était réunie le 25 mai dernier à Rome. Avec une demande «d’ouverture» vis-à-vis des divorcés-remariés, des unions homosexuelles et des unions hors mariage, autant de préoccupations pour lesquelles les Eglises occidentales attendent des réponses neuves.
Cette fois ce sont les partisans du statu quo en matière d’enseignement de l’Eglise sur le mariage qui font état du soutien de près d’un demi-million de personnes. Lancé sur internet (www.filialesupplique.org) par un groupe de fidèles se présentant comme une alliance d'organisations catholiques et pro-vie, cet appel a également reçu le soutien d'une centaine de cadres de l'Eglise dont de nombreux évêques de pays en voie de développement, ainsi que le cardinal américain Raymond Burke, considéré comme l'un des chefs de file du parti conservateur au sein de l'Eglise catholique.
Pour le pape qui a convoqué en octobre ce synode sur la famille, l’arbitrage s’annonce bien délicat. Un document de travail, rendu public fin juin, a semblé présenter une synthèse entre les ouvertures prudentes de certains prélats occidentaux et la réaffirmation de la doctrine. Début août, lors de son audience hebdomadaire, François avait appelé l'Eglise à ne pas traiter les divorcés remariés comme des excommuniés, sans pour autant remettre en cause le dogme catholique sur le mariage religieux, qu'il appelle régulièrement à remettre à l'honneur.
P.G.