Synode sur la famille : l’Eglise allemande alimente le débat


Partager
Synode sur la famille : l’Eglise allemande alimente le débat
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
3 min

logo_Deutsche_BischofskonferenzLe 25 mai dernier, des évêques et théologiens d’Allemagne, de France et de Suisse s’étaient réunis à Rome pour réfléchir aux questions « délicates » sur lesquelles le prochain synode de la famille doit se prononcer. La retranscription de cette journée d'études à huis-clos vient d’être publiée sur le site internet de la conférence épiscopale d'Allemagne.

Ce document de 60 pages fait donc état de ce qui s’est dit à l’occasion de cette journée d’études que certains médias avaient baptisé le « Conseil de l'ombre » et qui avait réuni une cinquantaine de personnes, dont l’exégète Anne-Marie Pelletier, prix Ratzinger 2014. Les divorcés-remariés, les unions homosexuelles et les unions hors mariage étaient au cœur des débats car elles constituent les préoccupations pour lesquelles les Eglises occidentales attendent des réponses neuves. Pas de propositions concrètes cependant - ce sera le travail du synode - mais des réflexions pour nourrir le débat. Ainsi, sur la question du mariage, Eva-Maria Faber a mis en évidence la façon dont le droit canon voit aujourd'hui ce sacrement, qui présuppose un modèle par étapes. « Le mariage valide entre personnes baptisées est indissoluble, mais ce n'est qu'après sa consommation par l'union charnelle qu'il est absolument indissoluble. Le fait qu'il soit plus facile de tirer au clair si un mariage a été consommé sexuellement que si vraiment une communauté de personnes vivant ensemble s'est constituée, devrait inciter à réfléchir », explique ainsi la professeure suisse.

L’urgence de réconcilier les divorcés-remariés avec l’Eglise

La couleur « progressiste » des échanges et des exposés qui ont eu lieu au cours de cette journée est évidente. Il y a notamment été expliqué que non seulement les sources bibliques mais aussi les assertions et dogmes enseignés par l'Église requièrent « une herméneutique tournée vers la vie au temps présent ». Les participants à cette journée ont donc plaidé pour intégrer l'état des connaissances actuelles en sciences humaines, « d'autant plus que les normes concrètes dans ce domaine remontent à des époques qui ne disposaient pas encore du niveau de connaissances moderne sur le développement et l'importance de la sexualité humaine ».
L'importance de la biographie individuelle, des expériences faites et des attitudes face à la vie a également été soulignée pour la réflexion théologique sur le lien entre la doctrine et la vie, eu égard en particulier au mariage… Et dans ce contexte, plus question de qualifier un nouveau mariage civil de « péché permanent ». Pour les participants, « Le fait qu'il ne puisse pas y avoir de réconciliation pour les divorcés remariés également actifs sexuellement au sein d'une seconde union constitue une voie sans issue. Il faut surmonter cette situation pour ne pas continuer de menacer la crédibilité de l'Église lorsqu'elle parle de l'importance de la réconciliation. Ce problème est urgent. »
Les participants ont aussi évoqué l’homosexualité, considérant qu’il s’agissait là d’un défi particulier auquel il fallait répondre. Dans ces relations d’amour qui ne se conforment pas aux normes de l'Église, il se trouve des aspects « qu’il faut considérer comme d'authentiques témoignages de l'amour de Dieu et de l'action de l'Esprit » ont-ils expliqué, ajoutant que l’on devait « chercher Dieu partout ».

P.G.

Lire ci-dessous l’intégralité du document

Journée d'étude 25 mai

Catégorie : International

Dans la même catégorie