Le prix des droits de l’Homme de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a été remis mercredi 19 août à la Plateforme de Paix Interreligieuse de Centrafrique.
Cette plateforme a été mise en place en Centrafrique conjointement par Mgr Dieudonné Nzapalainga (photo), archevêque de Bangui, par l'imam Oumar Kobine Layama, président du Conseil Islamique et par le pasteur Guerekoyame-Gbangou, président de l’Alliance évangélique. La plateforme de paix interreligieuse de Centrafrique a déployé des efforts considérables en vue de la réconciliation des groupes religieux dans ce pays dévasté par une guerre entre factions.
Créée en 2013, en pleine guerre, par les représentants des trois religions les plus importantes du pays, la plateforme favorise le dialogue à titre de mesure préventive contre la violence religieuse et combat les désirs de vengeance entre les communautés religieuses. En Centrafrique, la manipulation de la religion à des fins politiques a causé la mort de centaines de milliers de personnes.
Les trois fondateurs se déplacent sans répit à travers le pays, y compris dans les villages les plus reculés pour sensibiliser les communautés et promouvoir la paix, le respect et la confiance mutuels. Les trois chefs religieux ont également mené leur action sur la scène internationale. Elle a conduit entre autres à la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies d’envoyer sur place une force de maintien de la paix, la Minusca.
Les responsables catholique, musulman et protestant travaillent main dans la main pour restaurer le tissu social de leur pays en abordant les causes profondes du conflit. La plateforme qu’ils ont fondée peut servir de modèle dans d’autres pays où les fractures sociales, culturelles et religieuses ont conduit à la violence. La remise du prix s’est déroulée en présence des lauréats ce mercredi à Genève, pendant les cérémonies marquant la Journée humanitaire mondiale au Palais des Nations. Ce prix porte le nom de Sergio Vieira de Mello, un fonctionnaire brésilien des Nations Unies, tué dans un attentat à la voiture piégée, en 2003 à Bagdad. Il est attribué aux personnes ou associations qui, par leur travail exceptionnel, œuvrent pour la réconciliation entre les peuples ou les parties divisées par un conflit.
D'après Radio Vatican
© Photo: youtube/AED France