Migrants : un bien modeste accord européen


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Migrants : un bien modeste accord européen
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Migrants-syriens-UNHCRA l'issue d'une réunion tendue, les dirigeants européens se sont mis d'accord sur un mécanisme de répartition volontaire de 60.000 demandeurs d'asile au cours des deux prochaines années. Reste à savoir selon quelles modalités…

Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, réclamait des quotas contraignants, mais c'est finalement sur la base du volontariat que les différents pays de l'Union européenne (UE) se sont entendus dans cette nuit du 25 au 26 juin, à l'occasion du sommet européen à Bruxelles. Le texte stipule que les dirigeants de l'UE "donnent leur accord à la relocalisation sur deux ans de 40.000 personnes arrivées en Italie et en Grèce et ayant besoin d'une protection provisoire, et à la réinstallation de 20.000 réfugiés" de plus. Ce compromis modeste a été dégagé à la suite de débats très tendus. Ce sont surtout des pays d'Europe centrale - Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie - qui ont insisté pour qu'on abandonne l'idée de quotas imposés par la Commission européenne. Mais il a fallu que le Premier italien s'emporte vertement pour qu'une solution soit trouvée. "Ou vous êtes solidaires, ou vous ne nous faites pas perdre notre temps", a-t-il lancé à ses homologues européens.

La déception du président de la Commission européenne

Quand on relit le terme de cet accord, aucune obligation n'apparaît, contrairement à ce que demandait la Commission européenne. Mais la formule vaudrait engagement contraignant… Par ailleurs, des pays comme la Bulgarie, la Hongrie, l'Irlande, le Royaume Uni et le Danemark ne sont pas concernés…
En pratique, la répartition doit être effective à la fin juillet. En contrepartie de cette solidarité, les Etats membres ont décidé d'un durcissement des conditions d'accueil des migrants avec la création de "centres de tri" en Italie et en Grèce pour "identifier et faire la distinction entre les prétendants au droit d'asile et les migrants économiques."
"Vu l'ampleur du phénomène, donner une perspective de vie à 60.000 personnes est un effort modeste. Cela prouve que l'Europe n'est pas à la hauteur des principes qu'elle déclame", regrette le président de la Commission européenne. Jean-Claude Juncker n'a pas caché sa déception face aux modifications imposées à ses recommandations.

P.G.

Catégorie : International

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