Entre 6.000 et 10.000 enfants-soldats centrafricains devraient être bientôt démobilisés. La quasi-totalité des groupes armés s'y sont engagés.
Déchirée depuis deux ans par une guerre civile, la Centrafrique réfléchit en ce moment à sa réconciliation et son avenir dans le cadre du forum de Bangui. Ce dernier est à pied d'œuvre depuis le 4 mai. Souvent présenté comme le forum de la dernière chance, il réunit près de 600 participants issus des différentes sensibilités du pays (diaspora et communauté internationale comprise) mais aussi des différents groupes armés, de la société civile, des partis politiques et des confessions religieuses.
Une des premières mesures concrètes adoptées par ce forum est la libération des enfants-soldats. L’accord a été négocié par l’Unicef avec le ministère des affaires sociales et les différents groupes armés. Huit d'entre eux, les principaux du pays, se sont engagés à libérer les enfants qu’ils détiennent, et à s’abstenir d’en mobiliser d'autres dans le futur. Selon l'Unicef, ces enfants-soldats, garçons et filles, sont estimés entre 6.000 et 10.000. Pour autant, aucun calendrier n’a été fixé à ce jour pour leur libération. Pas plus que les conditions de cette démobilisation ou les contreparties pour les groupes armés. L'amnistie ne semble pas être à l'ordre du jour. Mais elle pourrait être gravée dans le texte de la nouvelle Constitution présentée et débattue cette semaine à Bangui.
Délicate réintégration
Reste maintenant à pouvoir accéder à ces enfants et les recenser afin de leur faire bénéficier d'un programme de réinsertion estimé par l'Unicef à 2.500 dollars. Dans ce cas, ils seront dans un premier temps examinés, soignés et accompagnés psychologiquement. Puis réintégrés à l’école, ou dans une formation professionnelle, au sein de leur communauté d’origine. Un point particulièrement délicat car les familles ne veulent parfois plus les revoir…
Depuis l’année dernière, 2.800 enfants ont été démobilisés en RCA.
P.G. (avec La Croix)
