Argentine : l’Eglise s’inquiète de l’expansion du narcotrafic


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Argentine : l’Eglise s’inquiète de l’expansion du narcotrafic
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

drogueEn Argentine, une enquête menée par l’université catholique Sainte-Marie de Buenos Aires, a mis en évidence l’ampleur du trafic et de la consommation de stupéfiants, avec leur cortège de violence et de corruption, un fléau qui exige une intervention directe de l’Etat.

«Baromètre du trafic de drogue et de la toxicomanie en Argentine», c’est le titre de l’étude rendue publique au début de la semaine en présence du coordinateur de l’Observatoire de la Dette sociale argentine. C’est la première fois qu’une aussi vaste enquête est menée dans le pays. Elle révèle qu’entre 2010 et 2014, la vente de drogue dans les quartiers de Buenos Aires a augmenté de 50% et qu’elle touche 45% des familles; 4,6% des foyers, soit quelque 500.000 personnes, sont gravement concernés. Le fléau fait tache d’huile, prévient l’Université catholique, et il devient de plus en plus difficile de l’enrayer.

Jusqu'à présent, relativement épargnée par le narcotrafic, un fléau continental, l'Argentine est passée de pays de transit vers l'Europe ou l'Afrique à zone d'élaboration de stupéfiants ou de repli et d'investissements pour narcotrafiquants. Avec 10.000 kilomètres de frontières et 5.000 kilomètres de côtes, et avec des forces de l'ordre notoirement corrompues jusqu'aux plus hauts niveaux, le pays est devenu un terrain de jeu prisé par la pègre. Les découvertes de laboratoires se multiplient, et le nombre des usagers augmente dans les quartiers pauvres.

L’impact sur les couches les plus faibles de la société est énorme. La plupart des personnes interrogées par les enquêteurs de l’université catholique affirment être au courant de la situation.

L’Eglise ne cache pas son inquiétude. Selon les évêques, la situation se dégrade rapidement; le pouvoir économique des narcotrafiquants s’impose de plus en plus et fragilise les structures de l’Etat. Les gens ont peur et se taisent. L’Eglise demande des mesures urgentes et invite les autorités à considérer la lutte contre ce fléau comme une affaire d’Etat. Elle envisage elle-même des parcours pastoraux destinés plus spécialement aux jeunes et aux adolescents.

Radio Vatican (avec OR/AFP)

 

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