C’est peut-être une nouvelle ère qui s’ouvre entre l’Iran et les « grandes puissances: après 12 ans de discussions parfois houleuses, l’Iran et les pays du groupe dit des 5+1 (Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Chine, Russie et Allemagne) se sont accordés pour une réduction des capacités nucléaires de Téhéran, en échange d’une levée progressive des sanctions. Les négociateurs et les experts ont maintenant trois mois pour finaliser les modalités techniques de cet accord.
Après de longues heures de discussions à Lausanne, en Suisse, les négociateurs sont donc arrivés à un compromis. L’accord prévoit une réduction drastique des capacités nucléaires de l’Iran, avec le passage de 19.000 à seulement 6.000 centrifugeuses d’uranium, sous un strict contrôle, ce qui élimine tout risque de fabrication d’une bombe atomique.
En échange, Téhéran réclamait une levée complète et immédiate des sanctions. Mais elle sera finalement progressive et graduelle, en fonction de la bonne volonté de Tèhéran. «Si l’Iran triche, tout le monde le saura», a déclaré hier le président américain Barack Obama, pour rassurer son opinion publique plutôt inquiète. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a précisé que la vraie date butoir pour la rédaction de l’accord final est le 30 juin.
En tout cas, l’Iran confirme son retour dans le concert des nations. Le climat s’était beaucoup amélioré depuis l’arrivée au pouvoir du président réformateur Hassan Rohani en 2013. Il avait nettement rompu avec la rhétorique anti-occidentale de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad. La présence de nombreux conservateurs au sein du pouvoir iranien continuait à inquiéter les Occidentaux, mais visiblement le Guide suprême Ali Khamenei a finalement validé la politique d’ouverture du président Rohani.
Avec cet accord, l’Iran et les Etats-Unis vont aussi pouvoir collaborer sur les dossiers syrien et irakien. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a déclaré que cet accord pourrait contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. Ce n’est toutefois pas la première fois que l’Iran et les Etats-Unis coopèrent. En 2001, en Afghanistan, la chute des talibans et la mise en place d’un nouvel Etat sous la conduite du président Hamid Karzaï avait déjà été le fruit d’une alliance tacite entre Téhéran et Washington.
Radio Vatican
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Légende photo: La Place de la Liberté à Téhéran (Iran)