Recrutement de jeunes musulmans dans l’est du Congo ?


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Recrutement de jeunes musulmans dans l’est du Congo ?
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Nord-KivuDe jeunes musulmans congolais seraient recrutés au Nord et au Sud Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, par des groupes qui prennent progressivement une allure nettement djihadiste. L’alarme est lancée par un certain nombre d’articles publiés dans la presse congolaise et belge.

« On en parle depuis quelques années à mi-voix mais désormais le phénomène semble avoir pris une dimension plus préoccupante » a déclaré à l’Agence Fides le Père Loris Cattani, missionnaire xavérien et profond connaisseur de la zone. « Les rapports du groupe d’experts de l’ONU sur l’est de la RDC ne reconnaissent pas encore l’existence de rapports entre les groupes armés congolais et les Shabaabs somaliens. Cependant, dans la presse congolaise, ont été publiés des articles qui relancent la possibilité de rapports y compris avec la secte islamiste nigériane Boko Haram » a-t-il poursuivi.

Dans cette zone sont déjà présentes les ADF (forces démocratiques alliées), un groupe d’origine ougandaise qui a manifesté une forte idéologie djihadiste. Elles sont accusées entre autre de la disparition de trois prêtres assomptionnistes desquels on est sans nouvelle depuis octobre 2012. « Je ne voudrais pas que les différents groupes djihadistes africains créent un pont allant de la Somalie au Nigeria et au Mali en passant par l’est de la RDC, le Soudan, la République centrafricaine et certaines parties du Tchad et du Cameroun » a affirmé le Père Cattani.

Selon la presse, les jeunes congolais sont envoyés par la Muslim Defense International dans la zone du massif du Graben pour y être endoctrinés et entraînés au maniement d’armes. La zone constituerait une sorte de zone franche utilisée pour entraîner les jeunes combattants islamistes provenant du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda, du Soudan et du Nigeria, qui sont ensuite renvoyés dans leurs pays d’origine.

« Le phénomène doit encore être compris dans sa globalité mais il me semble que, sur la base de ce qui a émergé jusqu’à présent, il est temps de donner l’alarme sur ce qui se passe dans cette partie de la République démocratique du Congo », a conclu le Père Cattani.

Fides


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