Le sommet international contre le terrorisme s’est clôturé jeudi soir à Washington. Préparée de longue date mais annoncée en janvier peu après les attentats de Paris, la réunion a accueilli de nombreux ministres et responsables étrangers, notamment européens, autour d’un objectif : comment contrer la menace terroriste ?
Face à ce défi, les pays participants ont affirme leur unité. Le ministre de l’Intérieur belge, Jan Jambon, a d’ailleurs précisé que « le sommet a montré une solidarité énorme des cinq continents » dans la lutte commune ensemble contre le phénomène du jihadisme et de l’extrémisme violent. Il a souligné l’importance que représente l’échange d’informations sur les recrues du groupe terroriste Etat Islamique ou d’Al Qaïda. « C’est la priorité des priorités », a estimé le ministre.
De leur côté, tant Barack Obama que Ban Ki Moon et les autres responsables internationaux réunis à Washington ont dénoncé ce que le secrétaire général de l’ONU a appelé « la cruauté barbare » de l’organisation dite de l’Etat Islamique, dont le seul but est de « provoquer et de diviser la communauté internationale ». Le président américain a rappelé qu’il ne s’agit pas d’une guerre de l’Occident contre l’Islam, précisant que les attentats et meurtres récents ne peuvent trouver « absolument aucune justification » dans aucune religion. L’hôte de la Maison Blanche marche ainsi dans les pas du pape François, qui a martelé à plusieurs reprises que « tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège ». Et d’ajouter : « La religion authentique est source de paix et non de violence ! Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence ! »
Pour le ministre Jan Jambon, il faut une approche à la fois internationale, mais aussi régionale, nationale, bilatérale et locale. Le ministre a estimé que l’apport principal du sommet a été d’établir clairement que chaque pays a la responsabilité de partager ses informations et ses renseignements avec les autres, en particulier les listes des passagers sur les vols des compagnies aériennes.
De son côté le vice-président américain Joe Biden a jugé que la longue tradition d'assimilation des immigrés aux Etats-Unis pourrait être une raison pour laquelle les USA ont été épargné du type d'attentats qui ont frappé récemment le Danemark, la France et la Belgique, ainsi que le Canada et l'Australie. « Je ne dis pas que les Etats-Unis ont réponse à tout, mais nous avons plus d'expérience », a-t-il déclaré, en présence de responsables municipaux américains, ainsi que des bourgmestres des villes néerlandaise de Rotterdam et belge de Vilvorde,
Parmi les objectifs qui seront mis en place, figurent celui d'améliorer le partage d'informations et de bonnes pratiques, le fait d'encourager la collaboration entre société civile, communautés et secteur privé d'un côté, et autorités de l'autre. A titre d'exemple, Washington a cité les liens établis par les départements de la Justice et de la Sécurité intérieure au sein de la communauté somalienne de Minneapolis, où une vingtaine d'Américains d'origine somalienne ont été radicalisés par les shebab. Trois programmes pilotes ont été créés en 2014 aux Etats-Unis, dans les métropoles de Boston, Saint Paul/Minneapolis et Los Angeles. D'autres villes devraient suivre.
J.J.D.