Le chômage pousse 45.000 personnes au suicide


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Le chômage pousse 45.000 personnes au suicide
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
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Un cinquième des suicides chaque année sont liés au chômage. D'où l'urgence d'un plan de prévention.

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La revue The Lancet Psychiatry a publié mercredi 11 janvier une étude que des chercheurs suisses ont mené dans 63 pays. Le constat est alarmant: le fait de ne pas travailler, et de ne pas trouver d'emploi, cause 45.000 suicides chaque année. Si le chiffre est impressionnant, il est aussi instructif de savoir que le chômage provoque près d'un suicide sur cinq.

Les chercheurs emmenés par le Docteur Carlos Nordt, du département psychologie de l'université de Zurich, ont étudié les données de l'Organisation mondiale de la Santé (O.M.S.) et du Fonds Monétaire International (FMI) sur la période de 2000 à 2011. Ce laps de temps représente deux contextes économiques assez distincts, séparés par la crise apparue en 2008. L'étude a été menée sur 63 pays différents en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie (à l'exception de la Chine et de l'Inde, pays très peuplés).

Les résultats montrent qu'un cinquième des 223.000 suicides enregistrés sont liés au chômage. Plus la recherche de travail dure longtemps, plus le risque est grand de passer à l'acte. Par contre, il n'y a, selon les chercheurs, aucune disparité entre hommes et femmes face à ce malaise. L'enquête publiée dans The Lancet Psychiatry conclut à la nécessité d'un plan de prévention du suicide.

Pr_Michel_DeboutC'est également sur ce point que se bat le médecin Michel Debout, dans son dernier livre "Le traumatisme du chômage" (éditions de l'Atelier): "La prévention du risque suicidaire chez le chômeur constitue donc une priorité de santé publique, qui nécessitera un suivi spécifique des salariés après leur licenciement." Dans l'interview que Michel Debout a accordée au journal Dimanche, il souligne: Que ce soit suite à un licenciement individuel ou à cause d’un plan social, "un sentiment de vide intérieur s’installe, l’impression soudaine de ne plus avoir de place dans le monde réel". Le psychiatre continue: "Il est important que les proches comprennent ce traumatisme du chômage. La famille doit rappeler ce message: ‘Tu comptes toujours. Tu n’as pas perdu ta dignité!’"

Anne-Françoise de Beaudrap

 

L'article intégral est à lire dans le journal Dimanche n°6. Disponible sur abonnement (Tél: 010 77 90 97) ou en PDF sur la Boutique en ligne: https://boutique.catho.be


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