Trois cents sans-papiers « en pèlerinage » de Bruxelles à Anvers


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Trois cents sans-papiers « en pèlerinage » de Bruxelles à Anvers
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

150215 Sans-papiers luisteren naar Hendrik HoetLe week-end dernier, quelques trois cents sans-papiers se sont rendus à pied de Bruxelles à Anvers.

En arrivant à Malines samedi après-midi, ces sans-papiers ont été reçus à la Caserne Dossin par la responsable du service de l’éducation à la mémoire, Mme Marjan Verplancke. « La Caserne Dossin se veut être une organisation scientifique et éducatrice », a souligné cette dernière, « partant de la conviction qu’une analyse historique de l’Holocauste nous permet de mieux appréhender comment préserver davantage les droits de l’homme à l’avenir. ». Les sans-papiers y ont aussi écouté avec émotion le témoignage de Simon Gronowski, rescapé d’un des transports vers les camps d’extermination pendant la Seconde Guerre Mondiale. « Les Juifs étaient les sans-papiers avant la lettre », a dit Simon Gronowski, se déclarant totalement solidaire avec les revendications des sans-papiers. Ils réclament une régularisation sur base de critères clairs et permanents inscrits dans un cadre législatif. Ces organisateurs se sont adressés avec leur demande de soutien aux autorités ecclésiastiques de Malines et d’Anvers il y a peine trois semaines. Malgré ce court délai, l’Eglise a voulu montrer sa préoccupation pour la souffrance des sans-papiers.

Un pèlerinage pour faire monter un cri vers Dieu

Les communautés locales de Malines et d’Anvers se sont efforcées de bien recevoir les marcheurs. Après leur visite à la Caserne Dossin, le presbyterium du doyenné de Malines avait recruté suffisamment de bénévoles pour servir trois cents repas chauds à l’Institut Scheppers (photo), une grande école catholique malinoise, et pour prévoir du logement à différents endroits de la ville : dans une autre école catholique, au centre paroissial des Xavériens, au centre des « Chrétiens pour le socialisme », dans les locaux des scouts catholiques et dans un centre de jeunesse.

A Anvers, c’est l’équipe paroissiale de la cathédrale Notre-Dame qui s’est occupé des marcheurs, en leur offrant une tasse de soupe et des sandwiches.

En l’absence de l’évêque d’Anvers, Mgr Johan Bonny, à l’étranger, les marcheurs ont été accueillis par le chanoine Hendrik Hoet, qui n’a pas hésité à comparer leur marche à un pèlerinage. « Un pèlerinage est une marche pour faire monter un cri au secours vers Dieu », a-t-il déclaré au nom de l’évêque. « Je ne peux pas vous garantir que votre cri sera entendu par les gouvernements de notre pays, ni même par les chrétiens qui sont ou ne sont pas engagés en politique. Par contre, je peux vous garantir ce qui est dit du Christ dans l’Evangile selon Saint Matthieu : le Roi qui nous annonce déjà la paix de Dieu dès aujourd’hui, reviendra le jour du Jugement et dira : Retirez-vous de Moi, maudits, allez dans le feu éternel ; car J’étais étranger et vous ne M’avez pas accueilli ! ».

Benoit Lannoo


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