La visite n’était pas inscrite au programme officiel, mais on sait que François aime surprendre! Le pape a, en effet, visité un temple bouddhiste à Colombo, dans un pays où cette philosophie est suivie par 70% de la population.
La visite a duré une vingtaine de minutes pendant lesquelles le pape a été guidé dans le temple Agrashravaka par le moine qui le dirige. Il a pu assister à l'ouverture du reliquaire contenant les reliques de deux importants disciples du Bouddha, un honneur rare et "la marque la plus élevée de respect que nous pouvions offrir à Sa Sainteté", a déclaré le responsable du temple.
C’est à sa descente d’avion, mardi 13 janvier, que le pape avait été invité à visiter ce temple, mais le programme officiel ne prévoyait pas cette visite. François a accepté l’invitation impromptue pour "témoigner de son amitié et de son attitude positive" envers les bouddhistes.
Un contexte particulier
Si ce n’est pas la première fois qu’un pape se rend dans un temple bouddhiste – Jean-Paul II en avait visité un, en 1984, lors d’un voyage en Thaïlande –, le geste posé par le pape François s’inscrit dans un contexte particulier. Dans les semaines précédant l’arrivée du pape au Sri Lanka, des moines appartenant à la frange radicale et nationaliste de la Sangha avaient déclaré vouloir entendre le pape prononcer des excuses pour les violences commises envers le bouddhisme par les puissances occidentales qui ont colonisé le pays durant près de cinq siècles.
Lors de la rencontre interreligieuse, François n’avait pas fait mention de ces polémiques. Il avait cependant affirmé que l’efficacité de la rencontre et du dialogue interreligieux passait par "une présentation complète et sincère" des convictions respectives de chacun. C’est à cette condition, avait-il ajouté, que "nous serons capables de voir plus clairement tout ce que nous avons en commun", ouvrant ainsi la voie à "une estime mutuelle, une coopération et, certainement, une amitié".
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