Ce dimanche 18 janvier, le pape a achevé en beauté son séjour aux Philippines par une eucharistie qui a rassemblé 6 à 7 millions de fidèles, d’après les autorités locales. Il s’agit du plus grand rassemblement de l’histoire autour d’un pape.
Un "succès de foule" donc, pour François, mais où transparaissait une réelle et profonde communion entre le pape et les participants. Une communion toute particulière, que l’on ne retrouve que dans des rassemblements religieux et même, osons le dire, chrétiens, dans lesquels les croyants, malgré leur nombre immense, font l’expérience de l’amour de Dieu pour chacun d’eux. Amour qui anime aussi la relation qui se crée entre les fidèles, et qui devient dès lors rien de moins que participation à l’amour qui s’échange entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.
Message aux Philippins
Revenons sur le "contenu" de ce voyage. Aux Philippines, où les catholiques représentent environ 80% de la population, le pape a invité les fidèles, mais aussi les autorités politiques, à combattre avec ardeur les injustices, la pauvreté et la corruption. Car si les Philippines sont "le principal pays catholique en Asie", ce qui "est déjà un don de Dieu particulier, une bénédiction", c’est "aussi une vocation", a dit le souverain pontife dans l’homélie qu’il a prononcée dimanche.
Autrement dit, être chrétien, être catholique, implique une tâche, une mission. Comment en effet être chrétien, et ne pas être ébranlé par la situation de misère que vit un très grand nombre de Philippins? On retiendra les paroles bouleversantes de cette très jeune fille qui, au cours de la messe, se demandait pourquoi Dieu permettait que des enfants soient soumis à la prostitution, sans que personne ne leur vienne en aide… Des mots qui doivent interpeller les autorités philippines, mais également tout qui se dit chrétien. Et pas seulement les Philippins. Le pape a également insisté sur la mission d’annonce de l’Evangile qui incombe aux catholiques philippins, au cœur d’un continent qui ne compte que 3% de chrétiens. Bref, un voyage triomphal, comme on a pu le lire ici et là, mais un triomphe sans lauriers, vu l’immensité des défis à relever dans ce pays où les personnes vivent en moyenne avec 60 cents de dollar par jour…
Christophe Herinckx (Fondation Saint-Paul)
Légende photo : le pape François visite un home pour enfants de la rue
