La fin des quotas laitiers est programmée pour le mois d’avril. Pour aider les producteurs à faire face à cette disparition, le ministre wallon de l’agriculture, René Colin (cdH), a présenté mercredi 15 janvier une nouvelle mesure. Cette dernière viserait à aider les producteurs soumis aux cours mondiaux variés en permettant la constitution de stocks de lait dans le cas d’une forte chute des prix.
Selon le journal L’Echo, l’administration wallonne de l’Agriculture pourra lancer des appels d’offres pour constituer des stocks de lait en cas de forte baisse des prix. C’est du moins ce que prévoit la mesure présentée hier par le ministre René Colin. Une mesure qui devrait réconforter de nombreux producteurs laitiers inquiets de la disparition, dès le 1er avril, des quotas de production de lait de vache. En effet, depuis trente ans, l’Union européenne impose des quotas laitiers pour stabiliser au mieux les prix. Certes la levée des quotas permettra aux producteurs d’augmenter leur production, mais elle devrait également avoir un impact sur le prix du litre de lait. Selon L’Echo, les experts s’attendent à voir le prix du litre diminuer en 2015, ce qui pourrait mettre en péril les petits producteurs.
Un seuil européen trop faible selon la Belgique
Pour contrer l’instabilité des prix due à la disparition des quotas, le ministre de l’agriculture estime qu’il faut « actionner dès que nécessaire des mécanismes publics d’intervention ». La constitution de stocks de soutien vient de passer dans le domaine des compétences régionales. La mesure présentée hier indique que la Wallonie est prête à agir, dans les limites imposées par l’Europe. Les règles européennes permettent l’intervention de stocks de soutien si le prix descend à 169,8€/100kg pour le lait en poudre, 221€ pour le beurre. Un seuil que le ministre de l’agriculture estime trop bas. La Belgique n’est pas le seul pays à réclamer une hausse du prix de référence. Elle se heurte malheureusement aux « champions du libéralisme agricole », a confié le ministre au journal financier, faisant allusion notamment au Royaume-Uni et au Danemark.
Pourtant les avis sont partagés dans le secteur. La confédération belge de l’industrie laitière (CBL) voit en la fin des quotas une augmentation des parts de marché à l’étranger. De son côté, le Collège des Producteurs, un lobby agricole wallon, estime que la rupture est proche et que peu de producteurs arrivent à garder la tête hors de l’eau vu la baisse des prix.
S.T. (d’après L’Echo)