Avec la fin du mandat présidentiel de Peter Annegarn (photo) au Conseil Interdiocésain des Laïcs (CIL), des questions au sujet de la raison d’être du CIL dans le contexte actuel de l’Eglise catholique et de la société, avec la réduction de moyens humains et financiers que connaissent désormais ce conseil et ses membres se posent.
Dans sa lettre d’informations, le CIL tient d’abord à adresser à Petre Annegarn de très sincères remerciements « pour ce service accompli à côtés de ses autres engagements familiaux, sociaux et ecclésiaux dépassant les frontières de notre pays ».
Le mouvement en profite pour réfléchir à son avenir et lancer un appel. Etre Conseil interdiocésain de laïcs peut-il avoir du sens ? Rassembler et produire assez pour que ses membres, leurs milieux ou l’Eglise, hiérarchie et peuple de Dieu, en soient /restent/deviennent partie prenante ? Ce sont, en fait, des questions posées régulièrement au sein et en dehors du CIL, indique la lettre d’informations
« Nous nous sommes donc réunis avec plusieurs intervenants extérieurs qui nous ont boostés, nous ont renvoyé l’image de ce que nous sommes ou nous ont dit comment le CIL est perçu », précise le texte. Aussi, l’équipe d’animation et le Conseil d’administration du CIL en ont retiré plusieurs pistes. Ils souhaitent remettre le CIL en mouvement pour pouvoir annoncer un changement : des laïcs chrétiens associés à des hommes de bonne volonté veulent faire forum pour dialoguer à partir de leur diversité d’origines, de générations ou d’engagements afin de relever les défis de l’Evangile. « Cela est indispensable face aux défis de notre monde en changement confronté à la mondialisation et à la marchandisation (au lieu de la gratuité et de l’efficacité pratique), aux dérives individualistes (au lieu de la recherche en commun des possibilités de vivre ensemble et de se soutenir), de matérialisme (au lieu d’une spiritualité incarnée et d’une humanisation) », précisent les responasbles.
Et de poursuivre : « Il nous faut rassembler l’énergie et la compétence des chrétiens prêts à dialoguer et être un centre de ressources humble, mais dynamique. Car nous croyons que la Bonne Nouvelle reste actuelle, mais qu’Elle peut et doit résonner autrement. Nous croyons que l’Eglise peut et doit rester dans le coup et en prise avec le monde pour aider ceux et celles qui en font partie et ceux et celles qui cherchent à s’y retrouver ainsi qu’à bousculer les institutions civiles pour rendre ce monde plus humain, plus juste, plus vivable ».
Pour y parvenir, le Conseil d’administration du CIL a proposé la désignation d’une nouvelle Equipe d’animation transitoire (pour un an) étoffée de non-membres en vue d’accompagner l’évolution recherchée de propositions concrètes à faire au Conseil d’administration et à l’Equipe d’animation pour faire aboutir ce chantier de renouvellement et de rajeunissement avec toute la diversité que celui-ci requiert.
Cette Equipe d’animation transitoire sera présidée par Stéphane Houbion, de Jeunes Et Citoyens. Elle comprendra Isabelle Losseau (Agir en chrétiens informés-ACi), Danielle Debie (Couples et Familles), Myriam Tonus (Entraide & Fraternité-Vivre Ensemble), Marie-Julienne Quiévy (Fraternités séculières Charles de Foucauld), Louise Parmentier (Fraternités laïques franciscaines), Michel Kesteman (conseiller théologique) et Jean-Pierre Berger (Religieux et Religieuses-Coreb).
Cependant, les responsables souhaitent aussi que tous ceux et celles qui sont au CIL, n’y sont plus ou pourraient un jour le rejoindre se mobilisent pour participer à la dynamique et au changement souhaités. La question à traiter durant l’année 2015 est : « Qu’est-ce que le CIL, Conseil interdiocésain des laïcs, doit devenir ? ».
Pour CIL, il y a urgence. Sans changement, le CIL risque d’être de plus en plus déserté et inutile, estiment ses dirigeants. Urgence aussi parce qu’au niveau de Bruxelles et de la Wallonie, les laïcs catholiques n’ont pas d’autre lieu de concertation ouvert à toutes leurs associations, de forum permanent où s’intéresser à ce que font les autres et à travailler dans la diversité des terroirs et des chemins. Pour le Conseil interdiocésain des Laïcs, les enjeux d’aujourd’hui réclament la présence des chrétiens dans la construction du monde à laquelle le CIL entend vouloir contribuer grâce aux apports de ses membres.