Le 1er janvier 2015, Sant’Egidio organise une Marche pour la paix, à Liège, pour se souvenir des pays encore en guerre aujourd’hui et pour dire l’importance de s’engager en faveur d’une culture de la cohabitation pacifique dans nos villes.
Comme chaque année, la Marche pour la paix organisée par Sant'Egidio veut être une marche interreligieuse réunissant des chrétiens, des musulmans, des juifs et toute personne de bonne volonté qui souhaite s’engager en faveur de la paix. Le jeudi 1er janvier, à 16 h, elle se déroulera à Liège, à la lueur des flambeaux.
Une initiative papale
Instituée par Paul VI, la Journée mondiale de la paix en est à sa deuxième édition pour le pape François. Le 1er janvier 2014, celui-ci avait mis l'accent sur la fraternité comme fondement de la paix; cette année, il veut contrecarrer un phénomène, malheureusement encore bien actuel, l'esclavage. Mais ces deux thèmes évoqués par le pape sont, en fait, intimement liés, car "l’esclavage porte un coup mortel à cette fraternité universelle et, par conséquent, à la paix. En effet, pour qu’il y ait la paix, il faut que l’être humain reconnaisse dans l’autre un frère qui a une égale dignité". Une dignité toujours bafouée lorsqu'il s'agit d'esclavage.
Mais peut-être serait-il plus exact de parler non pas de l'esclavage, mais bien des esclavages modernes, qui prennent aujourd’hui dans le monde des formes multiples: trafic des êtres humains, traite des migrants, prostitution, travail forcé, exploitation des femmes et des enfants. Plus de deux cents ans après l’interdiction de l’esclavage, près de trente millions de personnes dans le monde sont toujours soumises à de nouvelles et diverses formes de servitude. Le plus souvent, l’esclavage contemporain reste mal connu; il se cache, insidieusement, dans les maisons, les communautés et les lieux de travail. Comment, dans ce contexte, être en paix avec soi-même et avec le monde qui nous entoure?
"Non plus esclaves, mais frères", dit François. Il invite notamment à promouvoir la place de la femme dans la société, salue l'engagement permanent des communautés religieuses dans ce domaine et appelle à s'attaquer aux causes profondes. Et d'ajouter que cette tâche requiert "l’engagement du monde de l’information, de l’éducation et de la culture pour une société renouvelée et fondée sur la liberté, la justice et la paix".
Renouveler la société et retrouver le sens de la fraternité; c'est bien là une des missions de la communauté Sant'Egidio, initiatrice de cette marche du 1er janvier. Une marche qui commencera, à 16h, Place Commissaire Maigret (derrière l’hôtel de ville) et s’acheminera vers la Place Saint-Paul. Elle se terminera par des interventions de personnalités publiques, de différentes religions et convictions, puis par un moment de convivialité.
Sylviane Bigaré
