Vous les avez peut-être croisés, le week-end dernier dans les rues de Namur, un sac orange à la main. Pour sa deuxième édition, RivEspérance a rassemblé plus de 2.000 participants, venus des quatre coins de Belgique. Des chrétiens, des non-chrétiens, jeunes ou moins jeunes, qui avaient fait le chemin afin d’explorer les lieux de dialogue qui étaient proposés. A travers des conférences, des ateliers, des temps de convivialité ou de recueillement, chacun s’est vu proposer des clefs pour mieux comprendre le monde actuel, et préparer celui de demain.
En 2012, les participants avaient profité de la première édition de RivEspérance pour venir y chercher un peu de ce souffle et de cet optimisme tellement nécessaires. Fidèles à leurs intuitions fondamentales, les organisateurs ont donc fait le pari de ce deuxième acte, dont la couleur était annoncée: ''Dépasser nos peurs. Oser le dialogue''.
De dialogue, Jésus lui-même en a fait preuve. ''Il était maître en la matière''. Daniel Marguerat, exégète et bibliste de renommée internationale, en a parlé lors de la grande conférence d’ouverture du vendredi soir. Le samedi et le dimanche, d’autres intervenants ont pris la parole sur d’autres thèmes. Dominique Lambert a parlé de foi et de science, Gabriel Ringlet et Jean-Paul Dessy ont dialogué sur le thème de l’art et de la foi, Charles Picqué et Mgr Jean Kockerols ont évoqué le brassage des cultures et des religions à Bruxelles, tandis que Mahinur Ozdemir, Julien Klener et Mgr Jean-Pierre Delville parlaient du dialogue interreligieux.
Politique et foi, un lieu de dialogue jamais épuisé
Sur le thème ''Y a-t-il une politique sans foi?'', Jean-Michel Javaux (ECOLO), Steven Vanackerer (CD&V) et Marie-Christine Marghem (MR) ont prouvé que les politiciens pouvaient afficher leurs convictions. Avec des nuances toutefois. Steven Vanackere: ''Certains de mes collègues hésitent à parler de leur foi, de peur qu’on ne pense qu’ils vont agir exclusivement dans l’intérêt des chrétiens.'' Marie-Christine Marghem: ''Je préfère être peu bavarde à propos de ma foi, mais mettre celle-ci au service de mes actions. Elle est une force personnelle qui me motive.'' Jean-Michel Javaux, quant à lui, a évoqué ces communions de pensée qui se créent parfois, entre politiciens croyants, au-delà des clivages politiques.
Herman Van Rompuy, président sortant du Conseil européen, a clôturé ce cycle de grandes conférences, le dimanche matin, en présentant le dialogue, comme fondement de l’Union européenne.
Entre ateliers et temps de prière
Cette fois encore, l’Université de Namur et l’Institut Sainte-Ursule avaient mis leurs locaux à la disposition de l’événement. À l’arsenal, les mouvements partenaires de RivEspérance (Vivre Ensemble, le CDD, Catéveil, les Pèlerinages Namurois, les visiteurs de malades...) ont pu présenter leurs actions, à travers les stands qui leur étaient réservés. Les médias catholiques belges francophones étaient représentés, de même que RCF, la radio chrétienne qui a retransmis en direct un grand nombre d’émissions spéciales.
Autres temps forts: les 80 ateliers du samedi après-midi, dont certains ont connu un franc succès, comme ceux consacrés au dialogue avec l’Islam, ou au pape François. Pour ceux qui le souhaitaient, il était possible aussi de prier à RivEspérance: à la chapelle du CRU (centre religieux universitaire) ou à l’église Saint-Loup. Dans cette dernière, trois communautés se sont succédé pour animer les temps de recueillement: les bénédictines d’Hurtebise, le kot à projet l’Auberge des Bruyères de Louvain-la-Neuve, ou encore la communauté de Tibériade de Lavaux-Sainte-Anne.
''Nous espérons être devenus plus humains''
Samedi soir, la cathédrale Saint-Aubain a vibré au son du gospel, avec ''The Brussels International Gospel Choir'' – sous la direction de Lionnel Sonna – et les musiciens de Didier Likeng.
RivEspérance 2014 s’est terminée le dimanche après-midi par la célébration eucharistique de clôture, toujours à la cathédrale Saint-Aubain. Une cathédrale bien remplie, décorée de banderoles colorées qui lui donnaient un air de fête. La messe était présidée par le frère Alain Arnould, dominicain et aumônier des artistes. Le Père Charles Delhez, membre de l’équipe porteuse de RivEspérance, a assuré l’homélie et a dialogué avec les enfants, placés à l’avant. Les chants ont évidemment rythmé cette grande célébration d’envoi, dont la messe brève de l’Espérance – pour chœur, orgue et assemblée –, composée spécialement pour l’occasion par David Miller, compositeur et chef d’orchestre d’origine américaine.
Peter Annegarn président du CINL (Conseil interdiocésain des laïcs) prononcera le message d'envoi: ''Cette célébration marque le sommet de 48 heures dont on ne sort pas indemne. Nous espérons être devenus plus humains, plus ‘levain de la pâte’. Faisons Eglise dans le monde d'aujourd'hui et au service du monde d'aujourd'hui.''
A.S. – C.B.
Texte et photos du Diocèse de Namur