L’immigration illégale dans le collimateur de l’Europe


Partager
L’immigration illégale dans le collimateur de l’Europe
Par Manu Van Lier
Publié le - Modifié le
2 min

LampedusaUne vaste opération de contrôle de l'immigration clandestine démarre ce lundi 13 octobre. La police belge participera à l'opération par des contrôles sur les autoroutes et dans les trains.

L'opération "Mos Maiorum" (du nom d'une locution latine faisant référence aux moeurs vertueuses des anciens) est menée du 13 au 26 octobre dans tous les pays de l'espace Schengen et associés. Son objectif est de mieux comprendre les routes de l’immigration illégale en Europe et affaiblir les groupes criminels qui facilitent l’arrivée des clandestins. L’opération est critiquée par plusieurs associations de soutien aux sans-papiers dont le CNCD-11.11.11 qui évoque un énième exemple de la guerre menée par l'Union Européenne contre un ennemi imaginaire.

Mos Maiorum est coordonnée par le ministère italien de l’Immigration avec le soutien de Frontex et d’Europol. Le CNCD observe que le Parlement européen ne semble pas avoir été averti de ce projet et s’inquiète des suites qui seront données à ces interpellations. Cette opération de grande envergure vise à intercepter et collecter des données personnelles sur les détenteurs de faux documents, les demandeurs d'asile déboutés et les passeurs. Elle pourrait donner lieu ensuite à des retours conjoints.

Le CNCD souligne également des positions contradictoires entre "les institutions européennes qui nourrissent le fantasme d'une invasion criminelle en Europe" et la société civile, l’ONU et le Conseil de l'Europe qui "appellent à cesser l'hécatombe en facilitant l'accès au territoire européen". On se souvient en effet que des discours avaient été prononcés en ce sens suite au drame de Lampedusa qui avait fait près de 400 victimes en octobre 2013.

L'absence de mécanismes communs de sauvetage en mer et d'accueil des migrants et des réfugiés contraste avec cette frénésie sécuritaire, dénonce encore le CNCD qui estime que les réseaux mafieux et criminels n’existeraient pas "si des voies d’entrées dites légales étaient accessibles pour les personnes migrantes et réfugiées". "La migration n'est pas un crime", poursuit l'organisation, "les migrants ne constituent pas une menace. Les réfugiés ont droit à une protection internationale. L'Europe doit cesser cette guerre meurtrière, dont Frontex est le symbole". Depuis le début de l’année 2014, plus de 3.000 personnes ont trouvé la mort en Méditerranée.

MVL


Dans la même catégorie