Atteint de la maladie de Parkinson, le théologien contestataire Hans Kung défend, dans son dernier livre, le droit de choisir sa mort et la possibilité du suicide assisté. Un point de vue qui va totalement à l'encontre de la doctrine de l'Eglise dans ce domaine.
Après avoir passé plusieurs semaines aux soins intensifs au début de l'été, le théologien suisse Hans Küng va mieux et se réjouit d'avoir dépassé cette situation difficile. Dans la postface de son prochain livre, intitulé "Mourir heureux?", il réaffirme néanmoins son appui au droit de choisir sa mort et à la possibilité du suicide assisté. Agé de 86 ans et atteint de la maladie de Parkinson, il évoque le combat mené contre cette maladie par des personnalités publiques que Mohammed Ali et Jean-Paul II, mais refuse de les imiter. "Personne ne devrait avoir à supporter l'insupportable souffrance comme si elle était envoyée par Dieu", écrit-il. Lui, au contraire, veut absolument éviter d'arriver à un point où il ne serait plus capable de décider lui-même de sa vie ou de sa mort.
Ce n'est pas la première fois que le théologien controversé s'exprime sur ce sujet. Sa conviction reste d'ailleurs inchangée. Pour lui, chacun a la responsabilité et le droit, devant Dieu et devant les hommes, de décider de sa vie et de sa mort. Il estime que cette auto-détermination est "théologiquement bien fondée et s'impose éthiquement". Un point de vue que ne partage absolument pas le Vatican. Pour l'Eglise catholique, Dieu seul donne la vie et lui seul peut la reprendre. Hans Küng souhaite toutefois que Rome revoie sa position sur le sujet.
(D'après La Vie)