L’épidémie d’Ebola s’accélère


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L’épidémie d’Ebola s’accélère
Source: MSF
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Ebola 2Les cas d'Ebola s'accroissent rapidement en Afrique de l'Ouest et vont probablement continuer à augmenter. Le dernier décompte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de plus de 1.900 morts sur 3.500 cas confirmés. Et les autorités sanitaires mondiales estiment que, malgré une mobilisation générale, il faudra au moins 6 à 9 mois pour mettre fin à l'épidémie d'Ebola.

L'épidémie d'Ebola qui frappe l'Afrique occidentale a fait plus de 1.900 morts sur 3.500 cas, principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, a indiqué Margaret Chan, la directrice générale de l'OMS, ce 3 septembre. Ce dernier chiffre marque une forte accélération de la mortalité, puisque la semaine dernière, l'OMS faisait état de 1.552 morts sur 3.069 cas confirmés. "Cette épidémie est la plus importante, la plus grave et la plus complexe que nous connaissons depuis l'apparition de la maladie il y a 40 ans", a expliqué Margaret Chan. "Personne, parmi les intervenants qui ont connu les épidémies de 1976 et de 1995, n'a jamais vu une chose pareille."

Il est urgent d'agir

Pour le Dr Tom Frieden, directeur des CDC (Centers for diseases control and prevention), la période durant laquelle il est encore possible d'arrêter cette épidémie avant qu'elle ne s'étende à d'autres pays et devienne encore plus difficile à contrôler "est près d'arriver à sa fin". Mais il faut "plus de moyens financiers et techniques, ainsi qu'une plus grande mobilisation et coordination internationale", a expliqué le responsable, si l'on veut arriver à stopper l'épidémie.

Plus pessimiste, Joanne Liu, la présidente de Médecins sans frontières (MSF), estime que le monde est en train de "perdre la bataille" contre la progression de l'épidémie d'Ebola et dénonce "une sorte de coalition mondiale de l'inaction". La réponse au virus relève en effet, selon elle, d'une décision politique de la communauté internationale, et notamment des pays riches.

Mobilisation internationale

Heureusement, sur ce point, il semble que les choses commencent à évoluer. L'OMS, qui estiment qu'il faudra au moins 6 à 9 mois pour mettre fin à l'épidémie, est en réunion de crise, ces 4 et 5 septembre, à Genève, en Suisse, afin de faire le point sur les traitements expérimentaux qui existent contre le virus. La course aux traitements et aux vaccins a effectivement été relancée il y a un mois, lorsque l'OMS a jugé qu'il était conforme à l'éthique d'utiliser des traitements expérimentaux pour tenter d'endiguer la propagation de la maladie.

De son côté, le président Barack Obama a récemment déclaré que les Etats-Unis, avec leurs partenaires dans le monde, travaillaient pour aider les principaux pays affectés par Ebola à arrêter la maladie. L'Union africaine a par ailleurs annoncé qu'elle se réunirait le 8 septembre prochain à Addis Abeba, en Ethiopie, afin de trouver des solutions pour freiner la fièvre Ebola.

L'accès à la nourriture est de plus en plus difficile

Le risque de pénuries alimentaires dans les pays les plus touchés pourrait toutefois compliquer les efforts pour lutter contre l'épidémie, s'est alarmée l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), le 3 septembre dernier. Avec le manque de main-d'œuvre, l'interruption du commerce transfrontalier, la mise en place de zones de quarantaine et les restrictions des déplacements, "l'accès à la nourriture est devenu un problème pour beaucoup d'habitants", a déclaré Bukar Tijani, représentant de la FAO pour l'Afrique.

Pour répondre aux besoins alimentaires à court terme, le Programme alimentaire mondial (PAM) et la FAO ont décidé de lancer une opération régionale d'urgence. Le but étant de fournir 65.000 tonnes de nourriture à 1,3 million de personnes au cours des trois prochains mois.

Pascal ANDRE

Catégorie : International

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