Ce mercredi 6 août, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Hiroshima dès 8h15 ce matin (1h15, heure belge). Ensemble, ils ont commémoré la ville japonaise de Hiroshima et les 140.000 personnes qui perdirent la vie dans l’attaque à la bombe atomique du 6 août 1945. A cette occasion, Pax Christi International a publié un message d’espoir.
C’était il y a 69 ans jour pour jour. Le 6 août 1945, la première bombe atomique de l’Histoire était venue sauvagement ravager la ville d’Hiroshima, située à l’ouest du Japon. "Little Boy", surnom décalé pour cette bombe dont la puissance n’avait jamais été imaginée auparavant, ne laissa que débris et fumée après son largage. Quelque 140.000 personnes trouvèrent la mort, soit immédiatement, soit par leur exposition aux radiations, entre le moment du largage de la bombe et le mois de décembre suivant. Trois jours après "Little boy", une autre bombe s’écrasa sur Nagasaki, le 9 août 1945. Un nuage de fumée apparut cette fois au sud-ouest de la péninsule, faisant 70.000 victimes supplémentaires. Ces attaques ont précipité la capitulation du Japon et la fin de la Deuxième guerre mondiale, le 15 août 1945.
Ce matin, le maire d’Hiroshima, renommé pour son militantisme contre l’armement nucléaire a invité l’ensemble des dirigeants dont le pays possède l’arme nucléaire à venir visiter les villes meurtries par les premières bombes. Kazumi Matsui a également profité de l’occasion pour regretter la révision, par le Premier ministre japonais Shinzo Abe, de la Constitution, pacifiste, pour permettre aux forces nippones de participer à des opérations militaires extérieures. Une réinterprétation pour laquelle le Premier ministre plaide depuis son arrivée au pouvoir, et ce, malgré les hostilités exprimées par une grande frange de la population. "Notre gouvernement devrait accepter le fait que pendant 69 ans nous avons évité la guerre justement grâce au noble pacifisme de la Constitution", a rétorqué ce matin le maire d’Hiroshima.
L'espoir de former une seule famille
A cette occasion, Pax Christi International a publié un message d'espoir. Le mouvement catholique international pour la paix est persuadé que c’est à travers un message d’espérance, et non de peur, que le monde pourra se libérer du fléau des armes nucléaires. "Un espoir animé par la vérité qui est au cœur de nos existences humaines: celle qui fait de nous une seule famille d’être humains, un peuple appelé à former une communauté."
Le mouvement international a toutefois pointé l’indifférence qui règne dans nos sociétés mondialisées et qui "mène à l’approvisionnement des conflits armés à travers le globe. Elle contribue également à l’engagement inadmissible et exorbitant par une poignée d’Etats très puissants pour maintenir et moderniser constamment les arsenaux d’armes nucléaires. Le potentiel destructeur de ces armes est vaste", insiste Pax christi, "plus vaste encore que la dévastation tragique du Japon dont nous célébrons l’anniversaire aujourd’hui. Pour cette raison, le pape François a appelé à un désarmement nucléaire, comme première étape pour inverser la frénésie nucléaire qui contrarie le potentiel de l’humanité pour la justice et la solidarité mondiale", écrit Pax Christi International dans un communiqué paru ce jour.
"Pax Christi International est convaincue que la politique désuète de la dissuasion nucléaire, à laquelle les Etats dotés d'armes nucléaires s'accrochent avec tant d'arrogance, demeure le plus grand obstacle à la réalisation d'un monde exempt d'armes nucléaires. Nous faisons écho des voix de nombreuses organisations pour la paix en ce qui concerne la lenteur inacceptable de la réduction de l'arsenal", poursuit Pax Christi qui déplore également l’application "insuffisamment courageuse du Traité de non-prolifération pour le désarmement."
S.T.
Retrouvez le message d’espoir de Pax Christi sur le site paxchristi.net