Au mois de juillet, le Français Jean-Baptiste de Franssu a succédé à l’Allemand Ernst von Freyberg à la tête de la "banque du Vatican". Certains ont évoqué un conflit d’intérêts après avoir appris que le fils du nouveau directeur travaillait pour une société américaine chargée d’analyser les comptes de la banque du Saint-Siège.
L’industriel allemand Ernst Von Freyberg a cédé sa place à la tête de l’Institut pour les œuvres religieuses (IOR), appelée plus couramment banque du Vatican, au financier français Jean-Baptiste de Franssu le mois dernier. Certains n’ont pas perdu de temps avant de fouiller dans le passé et la vie privée du nouveau directeur français. Le magazine italien l’Espresso a récemment fait savoir qu’un des fils de Jean-Baptiste de Franssu travaillait pour la société américaine Promontory, à laquelle Ernst von Freyberg avait fait appel pour éplucher les comptes de la banque du Vatican.
La question de conflit d’intérêts s’est rapidement posée mais l’IOR se défend. "La question d’un conflit d’intérêts ne se pose pas pour nous puisque, comme prévu par la loi, l’Autorité d’information financière du Saint-Siège a validé la nomination de notre président", a déclaré le porte-parole de l’IOR, Max Hohenberg, à l’AFP.
Outre Promontory, d’autres firmes internationales de consultants sont sollicitées par le Vatican. Plusieurs contrats ont notamment été signés avec McKinsey, KPMG et Ernst & Young dans le cadre de la révision de l’organisation de la Curie.
Une réforme très coûteuse
La réforme de la banque du Vatican devra donc être poursuivie par Jean-Baptiste de Franssu. Un rôle difficile à endosser puisque l’IOR a vu son bénéfice net s’effondrer l’an dernier, passant de 86,6 millions d'euros à 2,9 millions d'euros. Cette baisse significative est en grande partie due aux coûts sensiblement élevés du processus de réforme. De plus, des centaines de comptes ont été fermés ou sont en cours de fermeture, ce qui se traduit en une perte de plusieurs dizaines de millions d’euros. Au même titre que 2012, l’IOR a également été contraint de verser l’année dernière 54 millions d’euros à l’enveloppe budgétaire du Saint-Siège consacrée aux œuvres de charité et d’évangélisation.
S.T (d’après La Croix et AFP)