Le président Barack Obama a annoncé, mardi 5 août, la mobilisation de plus de 30 milliards de dollars à destination de l'Afrique. Il a toutefois insisté sur la responsabilité des dirigeants africains dans la mise en place d'un environnement politique propice au développement économique.
L'élection de Barack Obama en 2008 avait suscité de grands espoirs en Afrique. Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis portaient au pouvoir un président noir, fils d'un Africain. Près de six ans plus tard, le temps des rêves s'est envolé. Barack Obama n'a jamais manifesté un très grand intérêt pour le continent de son père. Il ne s'y est d'ailleurs rendu qu'à quatre reprises depuis son accession au pouvoir.
En conviant à Washington une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains pour un sommet sans précédent dans l'histoire des Etats-Unis et en annonçant la mobilisation de plus de 30 milliards de dollars à destination de l'Afrique, le président Obama semble toutefois vouloir rattraper le temps perdu. Les milieux d'affaires américains espèrent, en effet, profiter de la croissance du continent africain, que la Banque mondiale prévoit à plus de 5% en 2014. Or, pour le moment, les Etats-Unis ne sont pas des partenaires privilégiés de l'Afrique. La première puissance mondiale y est seulement le troisième investisseur, derrière l'Europe et la Chine. Elle devra donc mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard.
Un environnement propice au développement
Barack Obama a cependant insisté sur la responsabilité des dirigeants africains dans la mise en place d'un environnement politique propice au développement économique. "Aussi cruciaux que soient ces investissements, la clé de la prochaine ère de croissance en Afrique ne se trouve pas ici aux Etats-Unis, mais en Afrique", a-t-il déclaré. "Le capital est une chose. Les programmes de développement sont une chose. Mais l'Etat de droit est encore plus important. Les gens doivent être capables d'envoyer des biens sans payer un pot-de-vin ou embaucher le cousin de quelqu'un."
Si la bonne gouvernance reste un élément indispensable au succès du développement à long terme, il est aussi urgent, aux yeux du président américain, de changer l'image de l'Afrique jusqu'ici surtout définie par ses conflits. "L'avenir appartient à ceux qui construisent, pas à ceux qui détruisent", a-t-il déclaré. "Il est difficile d'attirer des investissements et extrêmement compliqué de bâtir des infrastructures et d'encourager l'esprit d'entreprise au beau milieu d'un conflit."
P. A.