Les conséquences de l’embargo russe en Wallonie et en Belgique


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Les conséquences de l’embargo russe en Wallonie et en Belgique
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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poire

La Russie a déclaré une guerre économique avec l’Occident en instaurant jeudi 7 août un embargo sur une large gamme de produits alimentaires en provenance des pays d’Europe. La Belgique n’est pas épargnée par ces sanctions qui pourraient avoir un impact estimé à 25 millions d’euros sur nos exportations.

Jeudi 7 août, le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev a présenté la liste des produits alimentaires en provenance de l’Europe qui seront désormais interdits en Russie. "Le bœuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, les légumes et les fruits", ne pourront désormais plus être exportés vers la Russie. Des sanctions qui se feront certainement sentir en Belgique puisque la Russie occupait encore en 2012 la 13e place des plus grands clients de la Belgique. Toujours en 2012, rapporte le Vif, les exportations de produits belges vers la Russie atteignaient 5.408 milliards d’euros et représentaient ainsi 1,6% des exportations de notre pays. Des chiffres avancés par Eurostat et compilés par l’Agence pour le Commerce extérieur.

Christian Verdin, le directeur général de commerce extérieur à l’Awex (l’agence wallonne à l'exportation et aux investissements étrangers), a affirmé jeudi que l’embargo imposé par les Russes représentait une perte de 10 à 12 millions d’euros pour les exportations wallonnes. C’est sans compter les produits alimentaires manufacturés qui, s’ils s’ajoutent à la liste des produits interdits, feraient grimper la perte à 24-25 millions d’euros. De son côté, la Russie a déjà pris contact avec plusieurs pays d’Amérique du sud pour pallier son approvisionnement. Les productions locales seront bien sûr privilégiées.

Des sanctions "difficiles à maintenir"

En moyenne, pas moins de 40% de nos poires sont acheminés chaque année vers la Russie. L’imposition de l’embargo a de quoi plomber le moral des producteurs à quinze jours de la cueillette. Des alternatives commerciales vont donc devoir être trouvées mais cela risque d’être bien compliqué vu les délais imposés par la récolte. L'Association des coopératives horticoles belges (VBT), a toutefois souligné l’existence d’opportunités diverses.

L’embargo instauré ce jeudi inquiète également les abattoirs de notre pays qui évoquent déjà des licenciements. Thierry Smagghe, l'administrateur délégué de la Febev, la Fédération belge de la viande, a confié qu’il évaluait à 500 le nombre d’emplois excédentaires, sur les 5.000 que représente le secteur. La Febev a fait savoir qu’une partie des employés se trouvent déjà en situation de chômage technique dû au surplus de viande. La viande de porc est en effet interdite d’importation en Russie depuis le début de cette année, à la suite de la découverte, en Lituanie, d’un certain nombre de cas de fièvre porcine africaine.

D’après le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, il sera difficile pour la Russie de maintenir de telles sanctions. Le nombre élevé des produits qu’elle doit importer prouve selon lui que "la Russie ne peut toujours pas, 20 ans après l’Union soviétique, subvenir à ses besoins".

S.T. (avec le Vif/RTBF/La Libre)

Catégorie : Belgique

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