Ce mardi 19 août coïncide avec la journée mondiale de l’aide humanitaire promulguée par l’ONU. Selon les chiffres publiés hier par le centre de recherches Humanitarian Outcomes, 155 travailleurs du secteur humanitaire ont perdu la vie dans des attaques l’année dernière.
L’année 2013 a enregistré un nombre record d’attaques contre des travailleurs humanitaires. Au total, 460 travailleurs du secteur humanitaire ont été victimes de violence délibérée, 155 d’entre eux ont été tués (contre 70 tués en 2012), 171 ont été grièvement blessés (115 en 2012) et 134 ont été enlevés (92 l’année précédente).
Ces chiffres représentent une hausse de 66% par rapport à l’année précédente et cette inquiétante augmentation a tendance à se confirmer cette année. Plus de la moitié des victimes perdirent la vie dans des embuscades ou lors de passages des convois. Humanitarian Outcomes met en cause entre autres l’intensification des conflits et la détérioration de la gouvernance en Syrie et au Soudan du Sud. Les trois quarts des violences sont en effet enregistrées dans ces deux pays, ainsi qu’en Afghanistan, au Pakistan et au Soudan. L’année dernière, l’Afghanistan fut le pays le plus meurtrier en victimes humanitaires, avec un bilan total de 81 morts.
La majorité des victimes humanitaires (87%) recensées l’année dernière proposaient leur aide à l’intérieur de leur propre pays, employées par des organisations nationales ou internationales.
Pour la première fois depuis de nombreuses années, la Somalie ne figure plus dans la liste des cinq pays ayant le nombre le plus élevé d’attaques. Humanitarian Outcomes précise toutefois que cela ne signifie pas que la sécurité des opérations humanitaires s’y est améliorée. Que du contraire. Le nombre des incidents y sont moindres car la présence de l’aide humanitaire a fondu en raison des conditions de sécurité intenables et de l’impunité des auteurs de violence. Rappelons à ce propos que Médecins Sans Frontières avait décidé de se retirer totalement en 2013, après 22 années passées à exécuter des programmes médicaux dans le pays.
Ce mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait pour débattre de la protection de ces travailleurs humanitaires actifs à travers le globe.
S.T.