Selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, plus de 100.000 personnes sont arrivées par la mer depuis le début de l’année. L’Italie tire la sonnette d’alarme et appelle l’Union européenne à réagir. Chaque semaine, des dizaines de personnes perdent la vie en essayant de traverser la Méditerranée.
Le Centre Astalli, service des jésuites pour les réfugiés en Italie, lance un énième appel pour que cesse l’hécatombe en Méditerranée. Chaque semaine, des hommes, des femmes, des enfants, fuyant les guerres et les persécutions, trouvent la mort en tentant d’obtenir un asile en Europe. Pour le père Giovanni la Manna, directeur du centre, il ne suffit pas de plaindre le sort de ces personnes, il faut que les institutions nationales et européennes mettent fin à ce carnage. « L’opération Mare Nostrum – lancée par l’Italie en octobre 2013 – ne peut tout résoudre à elle seule« , s’est-il indigné. « C’est un outil qui devrait servir de manière ponctuelle pour sauver des vies en cas de naufrage. On ne peut pas la considérer comme le seul instrument dont nous disposons pour garantir l’exercice du droit d’asile en Europe et éviter la mort de personnes innocentes. »
Un avis partagé par le gouvernement italien, qui déplore l’inaction des autres pays européens. « Ou bien la question de l’immigration est prise en main par l’Europe, ou bien l’Italie prendra ses propres décisions », a mis en garde le ministre de l’Intérieur, Angelion Alfano. Ce dernier ne pense pas que l’opération « Mare Nostrum », qui avait été mise en place après deux naufrages meurtriers en octobre 2013, puisse être prolongée une deuxième année. Une réunion technique s’est tenue à Rome, le 26 août dernier, avec des fonctionnaires de la Commission européenne et les responsables de Frontex, l’agence européenne de gestion des frontières. D’après le quotidien « La Stampa », un nouveau dispositif de sauvetage pourrait voir le jour, avec des financements de pays du nord de l’UE.
Le profil des migrants évolue
Il est en tout cas grand temps d’agir, car la guerre en Syrie, la dictature en Erythrée et d’autres crises aiguës en Afrique contribuent à un afflux croissant de clandestins qui embarquent sur des bateaux de fortune à la faveur de la déstabilisation de la Libye. Les autorités de ce pays ont de plus en plus de difficultés à assurer le sauvetage, l’hébergement et le rapatriement des clandestins, surtout qu’elles ont-elles-mêmes du mal à garantir la sécurité de leurs propres habitants.
Selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, plus de 100.000 personnes sont arrivées en Italie par la mer depuis le début de l’année. Mais il semble que, ces derniers mois, le profit des migrants ait quelque peu changé: la plupart ne quittent plus forcément leur pays pour chercher de meilleures conditions de vie – beaucoup appartiennent à des couches sociales élevées: ingénieurs, médecins, avocats –, mais pour sauver leur vie.
P. A. (avec Radio Vatican)