Un rameau d'olivier envoyé par le pape François à Pékin pourrait constituer un pas en avant pour ouvrir le dialogue entre le Saint-Siège et la Chine.
Le "South China Morning Post", un quotidien anglophone de Hong Kong, rappelle qu'il s'agit d'un nouveau signal envoyé à Pékin après les télégrammes expédiés au président chinois lors des survols du territoire par l'avion papal sur le chemin de la Corée. Bien que le premier télégramme n'ait pas été reçu immédiatement à Pékin en raison d'un problème technique, la médiatisation mondiale de ce geste inédit a poussé à une réaction officielle d'un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chuying. Il a déclaré au "China Daily" que le gouvernement chinois avait "pris acte des observations du pape François. La Chine a toujours été sincère dans sa volonté d'améliorer les rapports avec le Vatican et a fait des efforts positifs en ce sens."
Un signal de dégel, qui selon la presse hong-kongaise, pourrait signifier l'imminence d'un établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine, peut-être dans l'année. Le pape François avait déjà eu un échange directe de lettres avec le président Xi Jinping lors de leur prise de responsabilités respectives, en mars 2013.
La reconnaissance de Taïwan par le Saint-Siège reste toutefois une pierre d'achoppement diplomatique insurmontable du point de vue de Pékin.
Et sur le terrain, les difficultés persistent pour les catholiques chinois qui voudraient pratiquer librement leur foi. Malgré des nuances selon les régions, le fossé entre l'Eglise patriotique, reliée au Parti communiste, et l'Eglise clandestine, qui survit sans véritable cadre institutionnel, reste immense. Autre élément blessant pour la sensibilité chrétienne: les destructions de croix sur des églises, officiellement pour des raisons d'urbanisme, ont concerné aussi bien les cultes protestants que catholique. Par ailleurs, plusieurs dizaines de pèlerins, qui devaient participer aux Journées asiatiques de la Jeunesse en Corée, ont été bloqués en Chine. Et les 300 Chinois plus chanceux qui ont pu participer à cette rencontre avec le pape se sont efforcés de rester discrets, pour éviter des mesures de rétorsion, rapporte l'agence italienne Ansa.
Radio Vatican