Mercredi 27 août, l’Union mondiale des oulémas musulmans, dirigée par l’influent prédicateur qatarien Youssef Al-Qaradaoui (photo), a jugé que les actions de l’État islamique en Syrie et en Irak violaient la charia.
Il y a dix jours, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux appelait les « responsables religieux, surtout musulmans« , à condamner « sans ambiguïté aucune » les crimes de l’Etat islamique (EI) et à « dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier« , sous peine d’entamer la « crédibilité (du) dialogue interreligieux« . L’appel semble avoir été entendu, puisque, ces dernières semaines, plusieurs organisations ou institutions musulmanes ont condamné les crimes de l’Etat islamique (EI).
Des actes contraires à la charia
« L’assassinat d’innocents, musulmans ou non musulmans, par certains groupes comme l’État islamique (EI) et sous le couvert de considérations confessionnelles répugnantes est un acte criminel et viole la charia« , a ainsi indiqué l’Union mondiale des oulémas musulmans, dans un communiqué de presse publié le 27 août dernier. L’Union mondiale interdit catégoriquement ce genre d’actions commises et qualifie ces groupes de « déviants ». Déjà en juillet dernier, le prédicateur Youssef Al-Qaradaoui avait estimé que l’établissement par l’État islamique d’un « califat » à cheval sur l’Irak et la Syrie n’était pas conforme à la charia.
Des agissements qui n’ont rien à voir avec l’islam
Dans notre pays, l’Exécutif des musulmans a, lui aussi, pris ses distances par rapport aux agissements de l’EI. Dans un communiqué publié le 20 août dernier, il a affirmé ne « se reconnaître en rien dans les agissements et objectifs du groupement EI et récuse d’ailleurs le dénominatif ‘islamique’ de ce groupement puisque ces agissements criminels n’ont rien à voir avec l’Islam qui, au contraire, prône des valeurs nobles de fraternité, de respect et de paix« .
Ennemi numéro un de l’islam
Le 21 juillet déjà, l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), avait qualifié « le déplacement forcé » des chrétiens d’Irak, persécutés par les djihadistes, de « crime intolérable« . Un mois plus tard, c’est le grand mufti d’Arabie saoudite, Abdel Aziz al-Cheikh, qui dénonçait violemment les jihadistes de l’EI et d’el-Qaëda, les qualifiant d' »ennemi numéro un de l’islam« . A la mi-août, enfin, le Grand Mufti d’Egypte, Shawki Allam, qualifiait l’EI de groupe « extrémiste et sanguinaire posant un danger pour l’islam et les musulmans, ternissant leur image et répandant le sang et la corruption« .
P. A.