Trop peu contrôlées, les jeunes filles au pair sont exploitées


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Trop peu contrôlées, les jeunes filles au pair sont exploitées
Par La rédaction
Publié le
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au pair

Plus de la moitié des familles qui accueillent des jeunes filles au pair le font dans des conditions difficiles. C’est ce que relate le quotidien De Standaard qui fait état de nombreux abus.

Nombreuses sont les jeunes filles venues de l’étranger pour mieux connaître la Belgique et apprendre ses langues et sa culture. Même si le statut des jeunes filles au pair est défini par les lois de notre pays, il reste toutefois difficile à contrôler. Les jeunes femmes sont hébergées gratuitement par les familles d’accueil. En échange d’un argent de poche de minimum 450 € par mois, elles sont tenues d’effectuer des tâches ménagères et de s’occuper des enfants à raison de 20 heures par semaine. Le but est aussi qu’elles utilisent le reste du temps pour apprendre la langue du pays, sa culture, son fonctionnement, etc.

17 familles sur 26 en situation d'abus

Mais la réalité est souvent bien différente. Le statut d'au pair est souvent utilisé comme un "canal pour la migration de travail et mène directement à l’exploitation", met en garde Omar Garcia van Orca, de l’Organisation pour les travailleurs immigrés clandestins. Il explique qu’il n’est pas isolé de découvrir que le temps de travail imposé à ces jeunes filles a doublé, voire même triplé. Certaines se sont vues imposer des tâches du matin au soir, dont le repassage, la préparation des repas, le ménage et les enfants. Elles sont parfois exploitées jusqu’à ce qu’elles s’écroulent ou tombent malade, explique Omar Garcia. "Ce que nous entendons n’est que la pointe de l’iceberg", déplore-t-il. "Beaucoup de jeunes filles au pair ne viennent pas se plaindre car elles ne savent pas comment s’y prendre ni où aller. Elles ne connaissent pas le pays et sont entièrement dépendantes de leur famille en ce qui concerne la nourriture et le logement." Le manque de contrôle dans le domaine n’y est certainement pas pour rien. L’année dernière, le service d’inspection n’a contrôlé que 26 familles. Parmi elles, 17 ont été jugées en situation d’abus.

Pour bénéficier d’un statut d’au pair, les jeunes filles doivent détenir le permis de travail de type B. En 2013, au total 307 jeunes femmes l’ont acquis en Belgique. Un nombre bien inférieur à la réalité puisque les travailleurs au pair qui sont résidents de l’Union européenne n’ont pas besoin de ce type de permis de travail.

Les services d’inspection et les associations qui viennent en aide aux victimes d’abus de travail plaident pour la suppression du statut d’au pair, source de trop nombreux abus.

S.T.

Catégorie : Belgique

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