Te Deum à Liège : le message de Paix de Mgr Jean-Pierre Delville


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Te Deum à Liège : le message de Paix de Mgr Jean-Pierre Delville
Par Diocèse de Liège
Publié le
4 min

Mgr Jean-Pierre Delville a délivré un message de paix en introduction à la célébration du Te Deum ce lundi matin, jour de fête nationale à la Cathédrale de Liège. L'Evêque de Liège a appelé à travailler plus que jamais à la paix, en s'engageant dans la rencontre, dans la justice et le respect mutuel.

Retrouvez l'intégralité du texte de l'Evêque sur le site du Diocèse de Liège et sur la page Facebook du Diocèse de Liège.

Catherine Jamoulle, directrice du service Presse et Communication du diocèse de Liège catherine.jamoulle@liege.catho.be https://liege.diocese.be/ Et la page Facebook du Diocèse de Liège

Fête Nationale 21 juillet 2014

Cathédrale de Liège, 11.30 h.

Introduction au Te Deum

Par Mgr Jean-Pierre Delville

Mesdames et Messieurs en vos titres, grades et qualités,

chers Frères et Sœurs chrétiens,

chers Concitoyens,

La fête nationale que nous célébrons aujourd’hui se déroule au moment de gestation de nos gouvernements régionaux et du gouvernement fédéral. Ceux-ci devront mettre en œuvre la réforme de l’État obtenue après tant de travail persévérant. C’est donc un moment d’espérance que nous vivons et un moment de reconnaissance pour le travail accompli. Reconnaissance aussi pour l’anniversaire précis de prestation de serment de notre nouveau roi Philippe et pour sa première année de règne.

Dans ce temps de reconnaissance et d’espérance, il est bien besoin de prier pour l’avenir du pays et de ses régions, tout en rendant grâce pour le chemin parcouru.

Notre fête nationale 2014 se situe aussi à la veille des célébrations du centenaire du début de la première Guerre mondiale. Liège sera le lieu de célébration de cet anniversaire et nous en sommes fiers. Un de mes amis allemands, Mgr Stefan Ackermann, évêque de Trèves, me disait dernièrement les mots suivants : « Nous les Allemands nous avons fait notre examen de conscience par rapport à la Deuxième Guerre mondiale ; nous avons cherché à réparer les torts et à faire connaître les raisons idéologiques de cette guerre. Mais c’est beaucoup plus difficile à faire pour la Première Guerre mondiale. Car en celle-ci il n’y a pas les mobiles idéologiques du nazisme pour expliquer la guerre. C’est plus brutalement une guerre de nationalismes, d’économie, de rivalités. Alors, c’est une guerre qui est taboue chez nous ». Pour rompre ce tabou et permettre de libérer la parole, j’ai invité Mgr Ackermann à concélébrer avec moi la messe du dimanche 3 août à 16.30 h. en cette cathédrale et à prononcer l’homélie. Ce sera pour moi une manière d’exprimer aujourd’hui notre volonté de réconciliation entre puissances ennemies autrefois.

D’autre part un historien français me disait : « Tu sais, en 1914, la France aussi voulait la guerre. Elle voulait récupérer l’Alsace et la Lorraine perdues en 1870. Il n’y a pas que les Allemands qui cherchaient la guerre ! » Oui les causes des guerres sont complexes ; et finalement elles touchent au cœur de tout être humain, dans sa recherche d’identité, de survie, d’affirmation de soi, de culture, dans sa recherche de pouvoir et d’argent. À ce stade encore, notre cœur a besoin de purification ; et la prière est un pareil moment, qui nous relie aux autres, lorsqu’ils sont dans la souffrance, et qui nous relie à Dieu, lui qui nous rappelle qu’il a créés tous les hommes égaux.

Aujourd’hui la guerre est ailleurs ; mais elle n’est pas loin de nous, en Syrie, en Lybie, en Ukraine, en Irak, au Sud-Soudan, en Somalie, en Centre-Afrique, en Palestine. Plus que jamais nos esprits doivent être éveillés à la réalisation de la paix. Le pape François nous en donne un exemple constant par son souci de rapprocher les peuples en guerre et de donner une place à ceux qui sont forcés par les circonstances d’émigrer de leur pays.

Le laboratoire belge est aussi un creuset de paix et l’Union européenne en est un autre. En cette fête nationale, unissons donc nos esprits pour que nos concitoyens soient toujours plus engagés sur la voie de la paix et de la rencontre, de la justice et du respect mutuel.

Mgr Jean-Pierre Delville, Evêque de Liège


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