L’église Sainte-Catherine sera rouverte au culte durant une année pastorale. Objectif: évaluer l’ampleur de l’espace qui devrait, dans l’éventualité d’un projet d’occupation partagée, être réservé au culte catholique.
Le dossier de la désacralisation de l’église Sainte Catherine à Bruxelles a déjà fait couler beaucoup d’encre. Il faut rappeler que, récemment, à l’initiative de la Ville de Bruxelles et avec l’accord du Vicariat de Bruxelles, un appel à idées a été lancé en vue d’un usage partagé de l’église. La question était de savoir s’il fallait garder un espace réservé au culte et, dans l’affirmative, d’en définir aussi l’ampleur. Précisons que les projets et idées devaient être rentrés à la Ville pour le 12 mai dernier.
Pour répondre à cette question, l’archevêque de Malines-Bruxelles a décidé de rouvrir l’église au culte, pour une année pastorale. Dans un communiqué, Mgr André-Joseph Léonard rappelle d’abord que, comme toute église de l’archidiocèse, l’église Sainte-Catherine ne peut être désacralisée totalement ou partiellement que par décision de l’archevêque de Malines-Bruxelles, et ce dans le respect des règles prévues en la matière par le droit canonique. Il précise n’être en aucune manière opposé par principe à une "désacralisation partielle de cette église en vue d’un projet partagé, à la fois cultuel et culturel ou social, à la condition qu’un espace raisonnable y soit réservé pour le culte catholique".
Mgr Léonard rappelle aussi qu’avant la fermeture provisoire de l’église, il y a deux ans et demi, Sainte-Catherine était fréquentée par la communauté catholique, en même temps que par une communauté orthodoxe relativement importante. "Mais elle ne disposait pas d’une équipe de plusieurs prêtres, voués à temps plein à l’animation de la paroisse", stipule le communiqué.
Concernant l’appel à idées lancé par la Ville de Bruxelles, le communiqué de l’archevêque précise qu’un "jury compétent a été constitué pour apprécier, parmi ces idées, celles qui pourraient devenir des projets détaillés, un de ceux-ci pouvant ensuite être retenu par la Ville avec l’accord de l’archevêché. Ce jury travaille de manière exemplaire".
Déterminer la part réservée au culte
Mais, avant de procéder à la deuxième phase, à savoir celle qui consisterait à passer des idées à des projets détaillés, "l’archevêque, en vertu de sa responsabilité propre, mais après s’être concerté avec son évêque auxiliaire pour Bruxelles, désire vérifier et déterminer par l’expérience la part de l’église qui devrait, de toute façon, être maintenue pour le culte catholique", indique encore le communiqué.
"Etant donné qu’il est impossible actuellement de déterminer a priori, sans aucune base expérimentale, l’ampleur que mériterait l’espace réservé au culte, l’archevêque a décidé de rouvrir provisoirement l’église Sainte-Catherine au culte et d’y mettre au travail, à partir de septembre prochain, une équipe de prêtres soutenue, comme par le passé, par un groupe de paroissiens, et ce dans le plein respect d’une église classée, propriété de la Ville de Bruxelles", précise le communiqué signé par Mgr Léonard.
Précisons que cette période d’expérimentation durera une année pastorale, à savoir de septembre 2014 à juin 2015. En fonction de cette expérience, l’archevêché déterminera l’ampleur de l’espace qui devrait, dans l’éventualité d’un projet d’occupation partagée, être réservé au culte catholique. Cette expérience fournira l’information préalable à l’élaboration éventuelle de projets détaillés, susceptibles d’être approuvés par l’archidiocèse.
Mgr Léonard se dit conscient que cette décision modifie le travail du jury, certes, mais seulement partiellement. "En effet, durant la période d’expérimentation, les idées déjà retenues pourront, sous réserve, continuer à être élaborées ou être remodelées, sans modification notable du calendrier que s’était fixé la Ville", conclut le communiqué de l’archevêque.
J.J.D.
Lire le communiqué de Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles