Des milliers de scientifiques, politiciens, thérapeutes et spécialistes du monde entier sont actuellement à Melbourne, en Australie, afin de participer à la Conférence internationale sur le Sida. Caritas internationalis y est également présente. D'après l'ONG, l'Eglise catholique fournirait 25% des soins dispensés aux personnes atteintes du virus.
12.000 représentants de 150 pays sont réunis à Melbourne, en Australie, jusqu'au 25 juillet prochain afin de faire le point sur la lutte contre le sida, mais aussi sensibiliser l'opinion publique. Car si de grandes avancées ont eu lieu ces dernières années, de nombreux progrès restent à faire. On estime effectivement aujourd'hui à plus ou moins 30 millions le nombre de personnes porteuses du VIH dans le monde. Près de 14 millions d'entre elles sont sous traitement, mais plus du double en aurait besoin.
Pour que personne ne soit oublié dans cette lutte contre la maladie, les organisateurs de la conférence ont décidé, cette année, de lancer la "Déclaration de Melbourne". Un texte dénonçant les multiples discriminations ou législations répressives qui, à travers le monde, continuent de toucher les personnes vivant avec le VIH ou les plus vulnérables face au virus : les travailleurs du sexe, les drogués, les homosexuels... Criminaliser ces pratiques entrave la lutte contre le sida. Des études ont effectivement montré que les politiques répressives et la discrimination alimentent l’épidémie.
Des millions de vies sauvées
Si la mise au point d'un remède pour les personnes contaminées par le virus du sida prendra certainement encore beaucoup de temps, d'importants progrès ont toutefois été constatés ces dernières années. D'après une étude menée par l'Institut américain IHME de l'Université de Washington, près de 20 millions de vies ont pu être sauvées dans le monde grâce à la généralisation des antirétroviraux. Ce traitement, qui permet de combattre efficacement le virus, jusqu'à le rendre indétectable dans le sang, n'offre pas de guérison complète, mais permet de prolonger durablement la vie des personnes infectées. Chez les femmes enceintes, il permet aussi de prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant.
Toujours d'après cette étude, le nombre des morts du sida s'est élevé en 2013 à 1,3 millions, le nombre de nouvelles infections à 1,8 millions et le nombre de porteurs du VIH à 29,2 millions.
L'aide précieuse de l'Eglise
Même si la bataille est loin d'être achevée, les experts sont convaincus qu'il est possible de mettre fin à l'épidémie. Et dans ce combat, les scientifiques et les autorités publiques peuvent sans conteste compter sur le soutien de l'Eglise catholique. D'après Caritas Internationalis, qui participe également à cette conférence internationale, elle fournirait à elle seule 25% des soins dispensés dans le monde entier aux personnes atteintes du VIH, en particulier dans les pays en développement. A ce sujet, l'ONG déplore d'ailleurs la diminution des fonds alloués aux organisations confessionnelles qui travaillent dans ce domaine.
Pascal ANDRE