Cela fait cent jours que le groupe islamiste Boko Haram détient 219 lycéennes nigérianes. Le 22 juillet dernier, le président Goodluck Jonathan a rencontré pour la première fois des proches des jeunes filles kidnappées.
"Bring back our girls, now and alive" ("Ramenez nos filles, maintenant et en vie"). Il y a deux mois, ce slogan a fait le tour du monde : du Nigeria aux États-Unis, de la Belgique à l’Australie. La mobilisation, née à Abuja, capitale du Nigeria, a démarré quinze jours après l’enlèvement par le groupe islamiste Boko Haram de 276 lycéennes, dont 57 ont réussi à s’enfuir et 219 restent détenues.
Des millions de messages ont été publiés sur Twitter. De nombreuses personnalités, telles que le pape François, Michelle Obama ou l'actrice Angelina Jolie, ont exprimé leur soutien. Plusieurs puissances occidentales ont offert une aide logistique et militaire au Nigeria pour participer aux recherches. Mais malgré toutes ces initiatives, on est toujours sans nouvelles de ces jeunes filles. Pour certains, la mobilisation internationale a même été contre-productive. Elle a effectivement donné encore davantage de valeur aux lycéennes enlevées par Boko Haram, qui espère obtenir en échange la libération de prisonniers islamistes.
Très critiqué pour son manque de réactivité suite à ce kidnapping de masse, le président nigérian Goodkuck Jonathan a attendu cent jours pour manifester sa solidarité avec les proches des jeunes filles. Il les a effectivement rencontrés pour la première fois, le 22 juillet dernier et leur a promis de "tout faire pour que les filles reviennent".
15.000 déplacés
Cette rencontre très attendue avec le chef de l'Etat est intervenue au moment où l'insurrection islamiste gagne encore en intensité dans le Nord-Est. Au moins 15.000 personnes ont dû prendre la fuite suite à l'attaque menée la semaine dernière par Boko Haram dans la ville de Damboa. Selon Abdulkadir Ibrahim, responsable des services nationaux de secours d’urgence, sur le nombre total de déplacés, au moins 10.204 personnes se sont enfuies vers la ville de Biu, 2.000 vers celle de Goniri, et 3.000 dans la capitale de l’Etat de Borno, Maiduguri.
Pascal ANDRE