L'Italie présidera l'Europe pendant les 6 prochains mois. A l'occasion de cette présidence, Matteo Renzi, le jeune dirigeant italien, a prononcé un discours sur l'identité européenne et sur l'image actuelle de l'Europe.
Devant les eurodéputés de Strasbourg, le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a préféré mettre l'accent sur les fondements culturels de l'Europe, plutôt que sur les questions économiques qui divisent les dirigeants européens, comme le choix entre croissance et austérité. Le premier ministre italien a déclaré que "le vrai défi de l'Europe est de retrouver son âme, le sens profond de notre vivre ensemble et pas seulement d'unifier les différentes bureaucraties". Matteo Renzi a également évoqué l'image terne que projette actuellement l'Europe. "Si l'Europe faisait un selfie (ndlr: autoportrait photographique), son visage aurait l'air ennuyé, fatigué, résigné".
Trois priorités pour cette présidence de l'UE
Pour ses six mois de présidence de l'Union européenne, le gouvernement de Rome s'est donné trois priorités stratégiques et un budget de quelque 68 millions d'euros. Tout d'abord, la croissance et l'emploi, y compris un accord sur une plus grande flexibilité sur les dépenses visant à favoriser la croissance. Deuxièmement, l'immigration et le droit d'asile, un sujet cher à l'exécutif italien qui a longtemps accusé les autres Etats membres de ne pas assez soutenir les pays méditerranéens face l'arrivée des immigrés. Enfin, la politique étrangère avec la volonté de voir l'UE jouer un rôle plus important sur la scène politique internationale. Le leader italien Matteo Renzi a mentionné les situations de crise politique ou militaire au Nigeria, au Pakistan ou encore au Moyen-Orient et en Ukraine, en plaidant pour un rôle plus fort de l'UE sur la scène mondiale. "L'Europe n'est pas qu'un point sur Google Maps, n'est pas qu'une simple expression géographique. Elle est un phare de la civilisation, et nous ne pouvons pas nous renfermer sur nos frontières". Parmi les différents scénarios de crise cités, le leader italien a rappelé le récent assassinat des trois jeunes Israéliens près d'Hébron en Cisjordanie et a souligné la nécessité de reconnaître le droit d'Israël à exister.
Refus des leçons de morale
Pris à parti par le nouveau président du PPE, Manfred Weber, M. Renzi a ironisé sur les "brillantes idées" de la droite pour lutter contre la crise, il a vertement dénoncé "ceux qui pensent pouvoir faire la morale" et "donner des leçons", au nom de leurs "préjugés". Le discours dynamique de Matteo Renzi a dans l'ensemble reçu un bon accueil des eurodéputés. Matteo Renzi "incarne un espoir en Italie. Il faut l'incarner au niveau européen", a souhaité l'eurodéputé socialiste belge, Marc Tarabella. Même tendance du côté du député Vert Philippe Lamberts: "Il paraît que vous avez beaucoup d'énergie. Nous ne demandons qu'à voir le résultat".
MVL, d'après AFP