Dimanche 13 juillet, Shalil Abdullah, le ministre des Affaires religieuses au Soudan, a annoncé que le gouvernement allait désormais bloquer les permis de construction pour toute nouvelle église. Le ministre a justifié cette décision en invoquant la forte réduction de la communauté chrétienne à la suite des violentes hostilités du Sud Soudan, d’où provient la majorité des chrétiens venus s’installer à Khartoum.
Cela fait déjà sept mois que le Sud Soudan est la proie d’un conflit entre le gouvernement en place et la rébellion menée par l’ancien président Riek Machar. Parmi les milliers de victimes et de déplacés, nombreuses sont de confession chrétienne. Le ministre des Affaires religieuses du Soudan n’a pas hésité à y voir une perte d’affluence de fidèles dans les églises soudanaises et à interdire la délivrance de permis de construction des lieux de culte chrétiens.
Cette atteinte à la constitution libanaise a immédiatement été dénoncée par le Secrétaire général du Conseil des Eglises du Soudan (SCC), Kori El Ramli. Les chrétiens soudanais, a-t-il affirmé, sont libres de pratiquer leur culte, au même titre que chaque citoyen du pays. Outre la liberté de culte, la constitution libanaise garantit la liberté d’exprimer ses opinions.
Des droits non respectés
Sur le terrain, la réalité est pourtant bien différente. Les discriminations envers les chrétiens sont réelles et leur situation juridique est jugée "préoccupante", s’est alarmé Mgr Kusala, évêque du diocèse sud-soudanais de Tambura-Yambio au cours d’une récente visite au siège central de la Fondation de droit pontifical Aide à l’Eglise en Détresse. "Les membres du clergé ne peuvent obtenir de passeport et lorsqu’ils quittent le pays, ils ne savent jamais s’ils pourront y retourner. De nombreux prêtres ont été expulsés et les Evêques sont contraints au silence parce qu’ils ne peuvent exprimer librement leurs opinions propres", a ajouté l’évêque avant de rappeler l’histoire de Meriam Yahia Ibrayim Ishaq, condamnée en mai dernier pour apostasie. Après avoir été libérée, puis une nouvelle fois arrêtée, Meriam serait actuellement réfugiée à l’ambassade des Etats-Unis.
ST (avec Radio Vatican)