Le jeûne observé par les musulmans lors du ramadan engendre-t-il des situations difficiles au sein des entreprises? D'après les témoignages recueillis dans les colonnes du journal "Le Soir", la réponse est non.
"Jeûner pendant sa journée de travail est une décision personnelle qui ne peut pas être opposée à la bonne marche de l’entreprise", explique ainsi Taoufik Amzil, président de l’Association belge des professionnels musulmans. C'est d'autant moins opposable que le Coran n'en fait pas une obligation impérieuse. Le sujet a d'ailleurs été évoqué lors de la coupe du monde de football et certains joueurs de foot musulman, comme le Belge Nacer Chadli, ont d’ailleurs indiqué qu'ils ne jeûneraient pas pendant ce Mondial concomitant au ramadan.
Cela dit, il est judicieux que les entrepreneurs tiennent compte de cette période particulière "dans la mesure du possible", estime-t-on à la FEB: via des aménagements du temps de travail (avec des pauses supplémentaires) ou des locaux où l'on ne mange pas… La FEB incite aussi à sensibiliser les responsables afin qu'ils soient capables de déceler les conséquences physiques d'un jeûne (qui se traduisent par la déshydratation, la fatigue, la baisse de la vigilance…) car "la responsabilité de l’entreprise peut être engagée en cas de problème", rappelle Ronny Baert, conseiller général au secrétariat social Partena.
Comme souvent, c'est le bon sens, la confiance et la transparence qui priment dans ce genre de situation. Pour Taoufik Amzil, "l’entreprise doit savoir qu’un employé pratique le jeûne". Mais force est de constater que le ramadan est le sujet "religieux" qui pose le moins de difficulté dans l'entreprise, contrairement au voile, à la salle de prière et surtout au sexisme dans les rapports hommes-femmes relève Sophie Gherardi, rédactrice en chef du site français fait-religieux.com
P.G. (avec Le Soir)