En Wallonie et à Bruxelles, dix bébés ont vu le jour derrière les barreaux en deux ans. Une étude de l'Université de Liège (ULg) décrit une situation "difficile, instable voire insécurisante" pour les enfants.
L'étude, relayée par La Libre, a recueilli des informations relatives à 39 mères incarcérées dans les prisons de Berkendael, Lantin et Mons. Sur les dix enfants nés en prison entre octobre 2011 et décembre 2013, sept ont grandi (jusqu'à l'âge limite de trois ans) derrière les barreaux et quatre autres ont été hébergés en cellule avec leur mère après une naissance hors détention.
Selon les chercheurs, la possibilité pour les mamans détenues de garder leur jeune enfant auprès d'elles n'est pas la panacée. La présence du bébé auprès de sa maman permet de construire ou de maintenir le lien maternel, mais place l'enfant dans des situations difficiles, instables, voire insécurisante. L'alternative consistant à séparer l'enfant de sa mère pour le placer en famille d'accueil ou en institution ne convainc pas plus puisqu'elle conduit à une rupture du lien maternel.
Les chercheurs préconisent une plus grande sensibilisation des acteurs concernés, notamment les magistrats, avec l'objectif de limiter les séparations mère-enfant en bas âge, via un recours prioritaire aux alternatives (à la prison) pour les femmes en préventive et une détention à domicile pour les peines de moins de cinq ans.
Le rôle de l'aumônerie
Baudouin Charpentier, vicaire épiscopal réagit à cette étude en rappelant nnotamment le rôle des aumôniers et aumônières en milieu carcéral: "Sans doute est-il préférable de laisser un maximum les petits enfants avec leur maman quand cela est possible et pour autant que leur sécurité soit assurée mais le milieu carcéral pose question. D’autres solutions doivent pouvoir être envisagées, plus respectueuses de la dignité des enfants. Quel avenir leur réserve-t-on dans le cas contraire ? Plus que jamais le milieu carcéral a besoin d’hommes et de femmes pour visiter, accompagner et amener un supplément d’humanité dans un environnement qui en manque trop. L’aumônerie appelle encore de nouveaux candidats. L'actualité est là pour le démontrer".
MVL, d'après La Libre
