Lors de l'ouverture de l'événement d'Eglise "Bruxelles-Toussaint 2006", le footballeur pro Thomas Chatelle avait témoigné de sa manière de vivre sa foi dans le sport et dans sa vie. Aujourd'hui, il observe des valeurs communes au sport et à la foi catholique.
Thomas Chatelle mène depuis 16 ans une carrière au niveau professionnel. International à trois reprises, il jouait cette saison pour le club de Mons après une carrière passée principalement à Genk, Anderlecht et La Gantoise.
Thomas Chatelle, la foi se concilie-t-elle avec la profession de footballeur?
La foi se vit au quotidien et donc également dans sa profession, mais ce n'est pas présent en permanence. Le tout est, je pense, de rester soi-même. La foi c'est avoir confiance, donc ça peut être un soutien. Mais les gens qui m'entourent, me soutiennent et me transmettent également leur foi et leur confiance sont également un soutien de tous les jours.
Beaucoup de joueurs font un signe de croix en entrant sur le terrain ou lorsqu'ils marquent un but. Est-ce également votre cas?
Personnellement, je ne pense pas que la foi ou que "quelqu'un" puisse avoir une influence sur le jeu. Ca me paraîtrait bizarre que Dieu influe sur un résultat ou un match. Ca ma poserait question sur ce qui le pousserait alors à ne pas intervenir face à la misère ou la maladie qui sont bien plus importantes qu'un match de foot.
Que pensez-vous alors des joueurs, souvent africains ou sud-américains qui expriment leur foi de cette manière?
Je respecte cela, chacun vit sa foi à sa façon mais je pense que c'est plutôt une question de culture.
Vous n'avez pas non plus de tatouage représentant une croix ou le visage du Christ au milieu du dos?
Non, je vous rassure. Ce n'est pas vraiment mon style, ni celui de mon épouse (rires).
La foi catholique est souvent sujette à critiques dans la société. Qu'en est-il sur un terrain. Peut-on facilement s'affirmer croyant dans le milieu du foot sans pour cela être critiqué?
Oui, je pense, même si c'est quelque chose qu'on voit moins en Belgique et en Europe qu'en Amérique du Sud par exemple. On voit plus de musulmans s'extérioriser. La culture et la pudeur des catholiques poussent sans doute plus à garder cela pour soi.
Les jeunes considèrent les footballeurs comme des modèles. Les valeurs chrétiennes rejoignent-elles l'image du footballeur?
Le sport intègre de très belles valeurs qui se retrouvent dans la foi catholique. La solidarité, le don de soi ou le partage qu'on peut observer dans le football en sont des exemples. Ca me parle énormément de pouvoir partager des moments de joie ou de peine en groupe et d'essayer d'aller de l'avant tous ensemble.
Le pape François est un grand amateur de foot. Si vous deviez le rencontrer, vous voudriez lui offrir votre maillot?
Je ne sais pas si le maillot de Mons lui parlerait beaucoup. Je le féliciterais en tout cas pour son message et je l'encouragerais à poursuivre son chemin de tolérance et d'ouverture.
En cette période de coupe du monde, une petite prière s'impose-t-elle pour soutenir les Diables Rouges?
Non pas de prière. J'espère, comme tout le monde, que les belges vont faire le plus beau parcours possible. Le mondial est la fête du sport mais j'espère aussi qu'on n'oubliera pas que derrière cette coupe du monde, il y a un peuple brésilien qui souffre. Ca fait partie du message que l'Eglise peut transmettre dans cette région du monde qui compte de très nombreux croyants.
Manu VAN LIER - photo: ©mcbf.be
Ecoutez-ci dessous l'entretien avec Thomas Chatelle, réalisé quelques jours avant le début de la Coupe du Monde.