Mons, chef-lieu du Hainaut et capitale culturelle de Wallonie, vit chaque année la Ducasse, un événement populaire, d’origine religieuse, mieux connu sous le nom de « Doudou ».
C’est la Procession du Car d’Or renfermant les ossements de la sainte la plus vénérée à Mons, Waudru, qui donne, depuis des siècles, des palpitations au cœur des Montois. Les reliques de Waudru furent régulièrement processionnées depuis l’An Mil, mais ce n’est qu’en 1349, que la célèbre « procession de la Trinité » fut organisée, pour la première fois. A cette occasion, la somptueuse châsse néo-gothique, trônant d’habitude au-dessus du maître-autel de l’actuelle collégiale, sort de l’édifice religieux en s’offrant à la vue de tous et effectue une ronde autour de l’église.
La question, qui se pose chaque année, est de savoir si oui ou non le car, tiré par des chevaux de trait et poussé par la foule, pourra monter sans s’arrêter le raidillon qui longe la collégiale. L’enjeu est d’importance: selon la légende, le Car d’Or doit gravir d’un seul élan la rampe pour éviter le malheur à la ville. La montée ne dure qu’une vingtaine de secondes. Elle est à ce point intense qu’elle se ponctue dans une vibrante clameur du public qui scande: « Et les Montois ne périront pas! »
Saint Georges associé à sainte Waudru
Au début du 15e siècle, la « Confrérie de Dieu et Monseigneur saint Georges » participe à la procession et, au cours de celle-ci, fait représenter le miracle de son saint patron: le combat légendaire de saint Georges contre un dragon évoquant la victoire du Bien sur le Mal, de la Lumière sur la Ténèbre, du christianisme sur le paganisme.
Après la Révolution française, le Combat dit « Lumeçon » de saint Georges contre le dragon est définitivement organisé hors de la procession; il se déroule après la rentrée des reliques de sainte Waudru dans la collégiale.
De plus en plus de participants
En 1931, le chanoine Edmond Puissant remet du sang neuf dans la procession en y intégrant des groupes évoquant le riche passé (surtout durant la Renaissance) de la Ville de Mons. Depuis, la procession n’a cessé de se développer, de s’embellir. De 600 participants, au début des années 1980, elle en compte maintenant plus de 1.500. Aujourd’hui, la procession est surtout constituée de groupes évoquant les confréries et corporations des différentes paroisses du Centre Ville. Des groupes issus du Grand Mons y participent également.
Cette année, dans le cadre d’un cours de couture, des détenues de la prison de Mons ont, elles aussi, participé à la procession, via les costumes qu’elles ont réalisés pour l’occasion. Les 12 robes de Notre-Dame d’Alsemberg ont, en effet, été confectionnées durant 9 neuf jours par 4 détenues.
S.B.